La plage : ses misères et ses paris [Défi ▬ Roy] [Fini]
Journée de repos à la plage, le pied. Journée de repos en solitaire, ou presque. Accompagnée par une unique personne, vague connaissance faisant la même formation que la blonde, la jeune femme avait pris la décision de se détendre un peu, tout en se faisant plaisir. Et au vu du soleil éclatant, son choix s’était bien vite porté vers l’océan. Le sable fin, l’eau, les vagues qui vous achèvent. Le pied. Ainsi équipée d’un simple maillot deux pièces, l’Irlandaise était allongée sur le sable, laissant le soleil faire son travail en faisant passer la couleur de sa peau par toutes les teintes possibles pour essayer d’obtenir au final un bronzage. Une inactivité qui finit toutefois par la lasser, l’incitant à se redresser pour profiter de l’eau cette fois. S’y jetant, se donnant la peine de faire plusieurs longueurs, plongeant, jouant avec les vagues, ces dernières finirent par lui jouer un bien vilain tour. En effet alors que Drathir retournait auprès de son amie – dirons-nous comme ça – une vague finit par la prendre par surprise, dans le dos, alors qu’elle venait de regagner le rivage. Manquant de s’étouffer, crachant l’eau salée, elle fut légèrement surprise de voir son amie accourir vers elle en rigolant. Pour finalement comprendre qu’elle se retrouvait désormais avec tout un tas d’algues sur la tête, ces dernières lui chatouillant les épaules et semblait remplacer sa chevelure dorée de base.
« Ahah, je parie que t’es pas capable de te balader en ville comme ça ! »
Drathir haussa un sourcil. Elle ? Incapable de faire quelque chose ? C’était mal la connaître. Sauf qu’elle ne faisait jamais quoi que ce soit gratuitement, les paris stupides elle devait forcement en tirer quelque chose pour que ce soit intéressant. En l’occurrence cette fois on alla jusqu’à lui proposer un repas pour le soir, dessert compris. Bon… Dans ces conditions, pourquoi pas. Elle aimait la bonne bouffe, ne s’en cachait pas spécialement, et puis c’est pas comme si le regard des gens sur elle lui importait vraiment. Ce fut toutefois dans un soupir résigné que la demoiselle s’exécuta. Renfilant un short – elle bénissait le week-end pour le simple fait de ne plus avoir à porter son uniforme – et un débardeur, la jeune femme se dirigea donc dans les ruelles alentours, son petit tas d’algues sur la tête. Elle devait avoir une belle tête tiens. Mais fort heureusement elle ne croisa personne qui pourrait éventuellement profiter de la situation et de sa faiblesse passagère. Sauf que ces saloperies de plante verte, ça puait en fait… Et pas qu’un peu. Songeant au fait qu’elle aurait bientôt à s’en débarrasser, ayant parcourue plusieurs ruelles déjà, elle se figea soudainement en découvrant un jeune homme face à elle. Roy. Eh merde.
Ravalant un grognement rageur, la demoiselle ne tenta même pas de l’éviter en essayant de ne pas se faire voir. C’était tout bonnement impossible. Le pari douteux qu’elle avait accepté faisait d’elle le centre de toutes les attentions, si bien qu’il était impossible de ne pas la voir. En captant le regard du brun, la blonde comprit de toute manière qu’il était bien trop tard désormais. Il allait se foutre de sa gueule. Et pas qu’un peu. Elle en entendrait parler pendant des années, c’était sûr. Bordel. Pourquoi fallait-il qu’un de ses supérieurs passe par là et surtout pourquoi un supérieur qu’elle côtoyait, qu’elle charriait ou bien qui parfois la conseillait étant donné qu’il était lui-même Maître-Chien. Le devançant dans ses éventuelles moqueries, la blonde lâcha alors, tentant de paraître indifférente alors qu’au fond, elle carburait. Gêne, colère, agacement. Surtout de l’agacement. On devait se foutre de sa gueule là-haut.
« C’est qu’un pari, j’y gagne au final alors ravale ton sourire Roy. »
Roy. Adjudant-chef. Qu’importe, pour l’heure la hiérarchie et la politesse c’était bien son dernier soucis. Elle s’attendait déjà à faire face à bien pire que des remontrances sur le respect. Maudit pari.
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Qui dit repos, dit dehors. La veille on pouvait imaginer la parfaite scène du mec crevé qui se jette dans son lit pour s'endormir profondément. C'était ça ouais. Il n'avait même pas retirer ses chaussures. Ses jours de repos se résumait à ça s'il n'avait pas inviter une jeune femme à boire un verre. Volf déambulant sans laisse, revenant de temps en temps au pied de Roy, scrutait chaque coin de rue comme pour vérifier le passage pour ce dernier avant de disparaître de nouveau ailleurs. Et de revenir. Sauf qu'à ce tournant, il resta planter comme un idiot au bout de la rue. « Eh, revient l- » Retirant son mégot d'entre ses lèvres, il accéléra le pas jusqu'à assister au même spectacle que de son chien.
Une paire de jolie sein, non. Une odeur de mort, non. Des yeux prêts à l'assassinées... oui. Et surtout, un tas d'algue. Gluant et dégoulinant sur des cheveux blonds qu'il avait si souvent complimenté. Roy se mordit la lèvre inférieur avant que celles-ci ne s'étendent dans un large sourire, prêt à se moquer. « T'y gagnes quoi ? Le droit d'être en harmonie entre tes yeux et ce jolie couvre-chef ? Ou le simple fait d'avoir à tout jamais brisé ton image de Blondie rebelle ? » C'était trop beau. Trop hilarant pour que le Major ni prenne pas un malin plaisir à l'attaquer. Encore et toujours. Levant doucement sa main, dans un élan de pitié, dans un moment de gêne surtout d'être en face de... ça, Roy voulu lui retirer cette chose. « C'est trop dégueulasse, il n'y a pas moyen. Même ton chien te reconnaîtrait plus. C'est... » Et il revint se mordre les lèvres, à deux doigts de l'hilarité. Allons, un peu de sérieux. Brise pas ton image toi aussi Roy.
Et il ria. Impossible de se retenir encore une seconde. C'était son élève. Surement la plus prometteuse qu'il avait vu depuis qu'il était promu, celle qui partageait la même vision du perfectionnisme que lui. Obéissante et pourtant claquante. Blonde mais intelligente. Et aujourd'hui il l'a voyait avec ça sur la tête. « Blondie... S'il-te-plait, rattrape-toi. Je te donne une chance avant que ça reste gravé à jamais. Et dieu sait que j'ai la mémoire sélective. »
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La blonde, elle t’emmerde. Bon sang ce qu’il pouvait l’énerver. En même temps c’était de bonne guerre, elle aurait fait exactement la même chose si la situation avait été inversée. Seulement voilà, c’était elle la cible des moqueries, par conséquent la situation était intolérable. Un grondement agacé lui échappa, alors qu’elle se mordait la langue pour retenir le flot d’insultes qui menaçait de lui échapper. Cela aurait été ridicule, dépourvu du moindre sens, et aurait juste fini de l’achever elle, et non pas lui. Surtout qu’il se mordait la lèvre pour retenir des éclats de rire, cet imbécile. Comme par instinct, la jeune femme se recula presque aussitôt en voyant cette main se tendre vers elle. A ses yeux ce n’était qu’une attaque supplémentaire contre sa personne, un énième moyen de se foutre d’elle. Et de toute manière il reculait déjà ses doigts, avant d’éclater de rire. Agacée – Seigneur pourquoi avait-elle dû tomber sur lui hein ? – Drathir leva les yeux au ciel avant de répliquer, narquoise. En colère aussi, surtout contre elle-même en vérité.
« Si ton chien arrive à supporter ta tête de tous les jours je ne vois pas pourquoi le mien aurait des difficultés avec ça. »
Sauf que malgré tout ça, il avait raison. Et à cause de toutes ces railleries, elle n’avait même pas eu le réflexe de se débarrasser du tas difforme qui se logeait sur sa tête. Aussi s’insulta-t-elle mentalement quand il lui signala qu’elle avait encore une chance de se rattraper en se débarrassant de ces choses. Agacée, l’élève s’empara alors des algues et les expédia au visage de son interlocuteur, avant qu’elles finissent par tomber au sol. Vengeance assez basse qui, pourtant, parvint à lui faire du bien. Dans un nouveau grognement, la demoiselle finit par s’agenouiller, ignorant totalement son interlocuteur pour s’intéresser à son chien, qu’elle commençait à bien connaître. C’était d’ailleurs pour cela, outre ses propres habiletés avec ces animaux, qu’elle se permit de le caresser, l’ombre d’un sourire aux lèvres. Car il fallait connaître un peu à la fois le métier et l’animal pour se permettre trop de familiarités avec un chien destiné au combat. Puis elle coula un nouveau regard, dépourvu de sympathie évidemment, en direction du propriétaire de l’animal, restant accroupie toutefois.
« Parce qu’en plus tu penses que ton odieux chantage va prendre avec moi ? Et en plus tu mens, tu conserveras ce souvenir jusqu’à ce que tu crèves, qu’importe ce que je fais. Et le jour de ton enterrement sois sûr que je cracherais sur ta tombe. Tsss. »
Un peu dur, un peu colérique, un peu impulsif. Un peu trop. Mais elle savait qu’il ne parviendrait même pas à s’offusquer, il serait ravi de la voir cracher sa colère, un signe suffisant pour qu’il comprenne qu’il avait clairement l’avantage sur elle en cet instant. Se redressant enfin, après une ultime caresse à l’attention de Volf, elle vrilla ses prunelles d’émeraudes, flamboyantes de colère, dans celles du brun. Maudit militaire tiens. Elle rajouta alors, haussant un sourcil, comme si elle prenait conscience du fait qu’il la connaissait décidément bien mal.
« Et mon image de rebelle comme tu dis, je m’en moque pas mal. On me propose de la bouffe en échange de quelques algues sur la tête, je dis oui. Y a que toi pour trouver ça hilarant de toute manière. »
Ce qui n’était pas totalement faux, la plupart des gens étant bien trop occupés à l’esquiver ou l’observer avec dégoût. Probablement la prenait-on pour une folle. Si bien qu’au final, personne ne riait ou presque. A part lui. Encore et toujours lui.
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Claque ta langue la vipère. Plus elle sifflait plus son sourire s'élargissait. Elle le nourrissait et à grandes bouchées. C'était à celui qui embraserait le plus les flammes de la colère de l'autre. Un feu qui ne s'éteindra surement jamais. « Chantage, moi ? Jamais. » Disait-il le visage partagé entre le faux étonnement et le dégoût de ce tas d'algue qui venait de glisser sur son visage. C'est toi qui maîtrise, rassures-toi. Ne pas grogner, ne montrer aucun un signe de faiblesse. Surtout lorsqu'elle s'abaissait ainsi devant lui. Certes, c'était pour... le chien. Mais cela pouvait tellement s'interpréter de manière différente. Roy sourit. Bien qu'elle l'aurait trucider sur place pour de telles pensées.
« Je t'invite à manger, moi. » Sans relation directe avec précédemment, il réagit lorsqu'elle parla d'invitation à manger pour ce pari débile. Au début il pensa qu'elle devait mettre ton son argent dans une activité super féminine et secrète., comme du... lèche-vitrine. Un cours de fitness. Il en eut un frisson, voulant encore penser qu'elle était bien cette tête brûlée qu'il aimait taquiner. « Je te payerais surement un truc beaucoup plus bon que des algues parsemées de cheveux blonds. Et si tu dis non, je te donnerais un autre pari idiot pour que tu puisses accepter. Tu te moques de ton image de rebelle mais tu le fera quand même. Ça serait une honte de se défiler devant son supérieur. Une erreur... peut-être ? » Il jouait sur les mots. Tout, du moment que ça puisse la faire réagir.
Et à vrai dire, il n'aurait même pas su dire pourquoi il l'avait soudainement invité. C'était comme se sentir jaloux de ne rien lui avoir offert ou un truc comme ça. Comme pour se l'approprier et la faire chier jusqu'au bout. Il excellait dans ce domaine, ce n'était pas maintenant qu'il allait la lâcher. « Grouille toi de dire oui, c'est pas tout les jours que j'ai un tel élan d'affection. » Il baissait sa garde, s'attendant à ce qu'elle en profite pour renverser la situation à son avantage, qu'elle renvoie, hilare, sa proposition. Mais il s'y attendait, alors le jeune homme serait loin d'être surpris. Et ça serait aussi une excuse pour ne pas lui dire au revoir et toutes ces formules de courtoisie, lorsqu'il continuerait son chemin. Il avait horreur de ça.
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Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert, tout du moins étais-ce le cas la plupart du temps. Mais il y avait des instants, comme celui-ci, où il parvenait à la surprendre, mais pas toujours dans le bon sens du terme. L’inviter à manger ? Pourquoi diable faisait-il une pareille proposition ? Haussant un sourcil, la blonde l’observa un moment, comme pour le jauger, cherchant à savoir s’il était sérieux où s’il s’agissait encore d’un coup fourbe destiner à sa foutre d’elle par la suite. Mais, plus important encore, elle cherchait à savoir si elle devait accepter ou non l’offre qu’il venait de lui faire. Techniquement, elle doutait d’avoir gagné son pari – il devait lui manquer peut être 10 minutes à marcher avec ces algues à son compteur – si bien qu’elle voyait déjà le repas promis lui filer sous le nez. De ce fait, la proposition du militaire était intéressante. Sauf que sa compagnie, au vu des circonstances, l’était beaucoup moins. Surtout qu’il insistait, et pas qu’un peu. Croisant les bras sur sa poitrine, la jeune femme profita de l’occasion et un sourire moqueur naquit sur ses lèvres alors qu’elle lâchait, narquoise :
« Mais c’est que tu ne peux pas de passer de moi Roy. Ça me flatterais presque. »
Ne jamais croire le serpent endormi, jamais. Surtout pas avec elle. En attendant elle avait toujours un choix à faire, comme il s’amusa à lui rappeler en lui demandant de se dépêcher, comme quoi elle devait profiter de ses élans d’affection. Rien que pour ça, la blonde se permit de faire durer le suspense un peu plus, continuant de peser le pour du contre. D’un côté il y avait sa fierté, de l’autre son estomac. Un choix bien difficile, mais elle finit par se dire qu’elle pouvait toujours réparer son égo durant le repas en question, cela ne lui coûtait rien d’accepter. Ce fut pour cela qu’elle finit par hausser les épaules avant de répondre, indifférente.
« Pourquoi pas, mais par pitié arrête tes menaces, t’arrives même pas à être convaincant de toute manière. »
Et ça, c’était bien vrai. Lui faire croire qu’elle n’avait pas intérêt à refuser parce qu’il était son supérieur hein ? La bonne blague. A croire qu’il tenait vraiment à partager un repas en sa compagnie. Le fou. Il ne savait pas encore dans quoi il s’engageait, car il était évident que le moment ne serait pas de tout repos. Pas alors qu’il venait de la surprendre dans une situation ridicule. Pas alors que sa seule envie était de rééquilibrer les choses en lui en mettant plein la figure, pour avoir le sentiment d’être au-dessus, de ne pas être la seule victime de moqueries. Et si d’ordinaire leurs joutes verbales étaient avant tout un jeu, cette fois ci était différente, justement car elle était désavantagée, car c’était sa fierté à elle qui était en jeu. Il fallait absolument rattraper le coup. Ce fut donc pour cela que la blonde prit les devants, se dirigeant déjà vers le restaurant le plus proche. Elle n’était toujours pas sûre d’avoir fait le bon choix, mais se consolait en se disant qu’elle économisait ainsi des points sur sa carte, ce qui lui permettrait de se faire plaisir autrement. Et puis, des points, il devait en gagner bien plus facilement qu’elle, il était donc bien normal de le voir l’inviter, non ?
Délaissant ses pensées dans un coin de sa tête, Drathir pénétra alors dans le bâtiment et partit aussitôt s’installer dans un coin, loin d’une table où régnait toute une famille avec leurs marmots. Bon sang, les enfants, une véritable plaie. Surtout ceux des autres, c’était bien connu, aussi avait-elle préférer éviter de trop se rapprocher de cette source d’ennuis. Et puis trop de bruit, c’était énervant à force. Quoi qu’il en soit, à peine installée, la blonde vrilla ses prunelles d’émeraudes dans celles de son interlocuteur. Attendant que celui-ci prenne place, ce ne fut qu’à ce moment qu’elle daigna lâcher, soudainement. Provocante.
« T’as trop de temps libre toi en fait… C’est mauvais pour la santé mentale des autres. »
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Bah bien sûr Blondie, tombe dans le panneau qu'il te plante juste devant le nez. Il l'a pensait plus maline que ça, un peu plus fière. Les sourcils haussés suite à sa réponse, Roy hésita même un moment à la suivre, se disant qu'elle rigolait avant de l'envoyer chier. Aller quoi, fait moi la blague que je m'énerve et que je m'en vais. Mais c'est idiot, qu'il la regarda avancer, bien déterminée à se faire payer un repas.
C'est quelque peu démoralisé qu'il rentra juste derrière elle, laissant les portes se refermer derrière lui. Celles-ci poussant sa veste en avant dans un léger courant d'air, comme si elles aussi appuyaient bien le faite qu'il devait manger avec elle. Enfermé. Ici. Ok. Reprend toi. Assis-toi et... Elle commençait déjà à reprendre l'avantage en sa faveur. Arrête tes menaces bidon et maintenant il serait un sorte de parasite à la santé mentale des autres. Très bien. « Je comprend mieux pourquoi plus je te connais, plus je désespère quand je vois ton comportement. Ça doit être un truc en rapport avec la prestance. C'est pas difficile d'être plus charismatique qu'une blonde. » Fallait se remettre dans le bain, hors de question de se faire marcher sur les pieds.
Entre deux piques lancés à l'un et à l'autre, un serveur se présenta bien poliment. « Un chèvre chaud en entrée pour moi et une simple barquette de pain suffira pour la charmante demoiselle. » Il glissa d'un léger regard complice : « Le régime des femmes, vous... savez. » Puis reprit sérieusement, redressant ses épaules. « Le plat du jour et une salade. » Il reprit ce même regard pour que le serveur ne pose pas de question, remet tout sur ce pseudo-régime. Et lorsqu'il s'éloigna, un large sourire s'installa sur ses lèvres, regardant Drathir. « Je me suis dit que ça te rappellerait ton petit tas d'algue délaissé... »
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Drathir garda le silence, croisant ses bras contre sa poitrine, se calant contre sa chaise, elle vrillait un regard perçant dans celui de son interlocuteur. Un interlocuteur qui repartait déjà à l’assaut, en lui affirmant qu’elle avait un comportement de merde, accouplé au charisme d’une huitre. En gros. La blonde ne prit même pas la peine de répliquer, tant cela lui paraissait futile. Il se plaignait d’elle, pourtant il l’avait invité ici. Si l’on pouvait comprendre le fait qu’elle ait accepté par simple envie de manger tout en économisant ce qui lui servait d’argent, lui n’avait strictement aucune excuse pour justifier une telle générosité. En tout cas, juger la compagnie de la jeune femme comme étant mauvaise, c’était le comble du ridicule en cet instant. Sauf que cet imbécile alla plus loin, non pas dans ses répliques, mais dans sa manière de faire, lorsque le serveur daigna les rejoindre. Alors que la blonde s’apprêtait à prendre commande, un plat bien garni la faisant déjà saliver, ce fut son compagnon qui commanda pour elle, s’attirant ainsi un regard courroucé. Furieuse qu’elle était. On ne lui proposait pas un repas si c’était pour la mettre au régime... Au régime, elle n’en avait absolument pas besoin en plus ! Sauf que, pas le temps de modifier la commande, le serveur partait déjà. Ravalant un sifflement agacée, la demoiselle jeta un coup d’œil en direction de son interlocuteur.
« Inviter quelqu’un ne signifie pas choisir pour lui. Je comprends mieux pourquoi tu m’as choisie, t’avais personne d’autre pour tolérer sa présence en fait. »
Tolérer. Non pas apprécier, ce qui aurait flatter son égo plutôt qu’autre chose. Bon, du coup elle était condamnée à se choisir autre chose par la suite, qu’elle se payerait seule. Car ce n’était sûrement pas une salade qui calmerait sa faim, encore moins étant donné le temps qu’elle avait passé à nager précédemment. Et c’était connu : l’effort, essentiellement dans l’eau, ça filait la dalle. Dans son cas à elle, c’était pire encore. Quoi qu’il en soit, ce fut en silence que la demoiselle attendit son plat, qu’elle entama alors bien vite, dévorant l’assiette sans chercher à se cacher. La délicatesse c’était pour les tapettes. La féminité ? Une notion subjective, elle s’estimait être une femme, une vraie. Pas de doutes là-dessus. Sauf que finalement, elle décida de revenir sur une remarque on ne peut plus sexiste qu’il avait prononcé plus tôt. Reposant sa fourchette, elle vrilla à nouveau son regard dans le sien et lâcha :
« Les femmes et leurs régimes ? Sérieusement ? En plus d’être chiant faut que tu sois un de ces imbéciles sexiste qui n’évoluent pas ? Bon sang, moi qui pensais pouvoir conserver une petite place pour toi dans mon estime, ça devient dur. »
Sexisme à deux balles. Dans une île de militaire en plus. Elle pensait que les mentalités évolueraient dans ces conditions, faut croire que ça restait bien ancré. Il n’était pas non plus improbable qu’il n’ait dit ça que pour l’emmerder, mais dans tous les cas elle s’était sentie obligée de sortir quelque chose. Reprenant son repas, la blonde attendit d’avoir fini son assiette, rapidement, pour… Mieux se servir dans celle de son interlocuteur. Récupérant une part importante, d’un geste vif, elle la déposa aussitôt dans son propre plat et se mit à dévorer le bien en question. Ouais, parce que hors de question qu’il savoure tranquillement les saveurs qu’il avait sous le nez. Chieuse jusqu’au bout. Et pas qu’un peu, en prime.
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Forcément elle s'était plaint, elle l'avait attaquer une nouvelle fois sur ses relations sociales avant de l'accuser un soit-disant penchant sexiste. Et Roy comprit qu'il avait à faire à une enfant. Une enfant à qui on cédait tout pour ne pas les vexer d'avantage, les laissant vous blesser à coup de réflexions inappropriées. Des fois vrai « T’avais personne d’autre pour tolérer sa présence en fait. », des fois fausses « En plus d’être chiant faut que tu sois un de ces imbéciles sexiste qui n’évoluent pas ? » Ce fut un simple soupir qui sorti d'entre ses lèvres, allant poser ses coudes sur la table lorsque son assiette disparu. « Mais bien sûr, je suis un gros sexiste. Je dis souvent aussi "les femmes et leur façons de conduire". »
Un sourire se dessina sur le visage du militaire, ayant finalement prit le bon côté des choses en la voyant prendre un malin plaisir à répondre ainsi à toutes ses taquineries. Son repas maintenant l'assiette de la jeune femme, il soupira une énième fois, se disant qu'il aurait intérêt à bien manger une fois chez lui avant de mourir de faim. Et surtout, de s'excuser mille fois au près de Volf de ne pas l'avoir prit avec eux. Voyant ses yeux plaquer contre le fond de son assiette qui commençait à se vider, n'ayant même pas le droit à un regard, même des plus méprisant, il se mit à rire. « T'étouffe pas, j'ai besoin encore de croire en la nouvelle génération du projet. T'as beau être la plus chiante de tout ce que j'ai rencontré, j'ai envi de croire qu'il reste de bon élément. »
Un peu de compliment ça faisait jamais de mal. Oui, Roy est assez lunatique, merci de le remarquer. Surtout lorsqu'il allait voir ses prunelles vertes remonter enfin vers lui pour cracher son venin. « Tu prends ton dessert après ou avant me faire une énième réflexion sur ce que je viens de te dire ? »
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La blonde se contenta de lever les yeux au ciel, retenant un sourire quand il affirma n’être qu’un gros sexiste. Le simple fait qu’il s’amuse à confirmer ses propos prouvait bien qu’il n’en était pas un. Et puis depuis le temps qu’elle le connaissait, il fallait bien admettre qu’elle le savait déjà, mais ne pouvait tout simplement pas s’empêcher de le chercher. Quitte à être parfois un peu blessante. Elle savait bien qu’elle n’était pas facile à vivre, loin de là. La jeune femme se demandait même parfois pourquoi si peu de gens, au final, la détestait. Et puis c’était aussi dans ces moments-là, quand elle se montrait particulièrement narquoise dans ses répliques, qu’elle devenait alors plus fragile aux gentillesses qu’on pouvait lui offrir. Car elle ne s’y attendait pas. Qui donc irait complimenter quelqu’un en train de vous insulter ? Roy, apparemment, en était capable. Etant donné qu’il lui demandait de ne pas s’étouffer, car sinon le projet perdrait un bon élément à l’avenir. Avalant sa bouchée, Drathir joua avec sa fourchette, la faisant tournoyer entre ses doigts, tout en vrillant son regard d’émeraude dans celui de son interlocuteur. Un silence respectueux, un silence qui remercie aussi. Tout du moins est-ce ainsi qu’on pouvait l’interpréter, mais il restait hors de question de se contenter de rester passive. Aussi finit-elle par s’autoriser un sourire, toujours si ironique quoi que dénudée de la colère qui l’habitait depuis le début.
« Et bien pour une fois on est d’accord. Faudra faire une croix sur le calendrier. »
Chiante, mais compétente. Une vision des choses à son sujet qu’elle partageait, elle espérait que c’est ainsi que les autres la voyait également. Certains la pensait trop confiante, peut-être que c’était vrai, peu lui importait en vérité. De toute manière, ici, la compétence n’était pas que synonyme d’égo que l’on flatte, mais aussi synonyme de survie. Un incompétent ne tiendrait jamais face à de vraies missions, il ne remplirait pas son rôle correctement. Sauf qu’elle tenait à rester en vie, et cela passait par une bonne connaissance de ses capacités. Des capacités à exploiter jusqu’au bout. Quoi qu’il en soit, son compagnon finit par grimper à nouveau dans son estime, un peu, en lui proposant un dessert. Quelle bonne idée que voici, enfin une proposition sensée. Approuvant d’un signe de tête, la blonde répondit alors :
« Tu risques rien, pour cette fois. En tout cas ce dessert je vais le prendre maintenant. »
Et hors de question de le laisser choisir à sa place. Aussi ce fut elle qui rappela le serveur et réclama une mousse au chocolat, son plaisir coupable en matière de nourriture, tout en laissant ensuite Roy choisir s’il voulait quelque chose ou non. Laissant par la suite le serveur repartir avec leurs commandes finales, la demoiselle s’intéressa de nouveau à son compagnon du moment, l’observant durant un instant. Décidant qu’il était peut-être temps d’être sérieuse désormais, surtout au vu des compliments qu’il lui faisait actuellement, Drathir finit par demander, se calant un peu mieux contre sa chaise et croisant les jambes.
« T’es parti en mission dernièrement ? Ou t’y retournes bientôt ? »
Histoire de savoir un peu ce qu’il faisait de ses journées, ce qu’il comptait en faire, où il en était dans sa carrière. De ce côté elle se montrait d’ailleurs de plus en plus curieuse. Sa formation prenant bientôt fin, comme il ne lui restait qu’une année à faire, elle venait à se questionner sur les missions plus sérieuses qu’on pourrait lui confier. A la fois envieuse d’aller sur le terrain de manière plus professionnelle, plus officielle, mais également nostalgique de cette formation qui touchait bientôt à sa fin. C’était décidément bien compliqué.
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Aucun dessert. Sinon il serait prêt à compenser son manque de repas en volant à son tour sa magnifique mousse au chocolat. Juste... attendre. Et la regarder manger ça. Secouant son visage, le jeune homme se reprit en clignant à plusieurs reprise les yeux lorsqu'elle parla de mission. Il était vrai que ça faisait un moment qu'il n'était pas retourner sur le terrain. Ça lui manquait, ce manque d'adrénaline et de revenir fièrement sur l'île avec une réussite supplémentaire. « Tu vas pouvoir souffler un peu, je serais plus là pendant un moment pour te mettre des bâtons dans les roues. »
En réalité, ça allait lui manquer de ne pas voir sa tête blonde débarquer au centre de formation de maître-chien et de suivre son parcours d'un point vue plus lointains. Il voulait surveiller à ce que cette rouquine lui apprendre les bonnes choses, il veillait de loin, n'ayant nullement le droit de s'interférer. mais ces derniers temps il avait laisser ce mauvais yeux pour se concentrer sur ce rapide passage chez les marines. « Je suis affecté à l'EP-02 quelques jours pour travailler avec les marines sur quelques missions. La routine m'a-t-on dit, je ne sais pas trop ce qui m'y attend. » Passant sa main sur son front, pinçant le haut de son nom pour y masser le petit bout de peau. Ça pouvait s'illustrer comme du stresse ou de l’inquiétude. Mais c'était loin de ça, seulement l'excitation d'un gamin pressé de changer d'air. « Du coup je fais tout mes entraînements à la plage ces derniers temps. »
Il lui aurait bien proposé de venir aussi, en entraînement bien sûr. Il aurait surement rassuré ses instructeurs en disant qu'il ne s'agissait que d'un petit bonus dans sa formation. Et qu'il aurait fait ça avec d'autre élève, histoire d'être tranquille avec les formalités -chose qu'il n'aurait pas fait. Mais encore une fois il mettait une barrière entre ses deux choses. Et puis, il était prit par le temps. Esquissant un sourire, sa main glissant le long de son visage pour essayer de cacher ses lèvres, pendant que l'autre sortait sa carte de point pour payer, Roy capta le regard verdâtre de la jeune femme. « Promis je te ramènerais une algue en souvenir Blondie. »
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Alors qu’elle entamait cette mousse au chocolat tant désirée, la blonde gardait son regard d’émeraude vrillé dans celui de son interlocuteur, l’écoutant attentivement malgré ce que laissait penser l’air presque désintéressé qu’elle arborait. Manquerait plus qu’il pense être indispensable à sa vie tiens, ce qui serait le pompon. Elle aimait bien Roy, elle aimait bien l’emmerder et puis il était compétent. Une compétence qui faisait que, malgré leurs joutes verbales, il avait une place dans son estime, même si elle préférerait mourir bouffée par son propre chien plutôt que de l’admettre. Alors comme ça il allait repartir en mission ? C’est sûr que ça lui ferait des vacances à elle, mais la jeune femme se voyait déjà le chopper à son retour – s’il revenait – afin de lui demander comment ça s’est passé et ce qu’il avait fait. Des moments où elle était presque flippante, a ainsi le harceler pour savoir. C’était un moyen pour elle de préparer un peu l’avenir, autrement que par les formations et les discours que l’on pouvait lui dispenser lors des divers cours. S’autorisant un bref sourire quand il lui parla des quelques détails qu’il avait sur la future mission, elle lâcha alors, moqueuse.
« Toi, dans l’eau ? Je voudrais bien voir ça tiens. »
Petite pique sans grande importance, surtout qu’elle ignorait totalement comment il pouvait se débrouiller autrement que sur terre. Dans tous les cas elle venait de finir son dessert, laissant son compagnon payer ainsi le repas, la blonde ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel quand il lui promit de lui ramener une algue de sa mission. Trop aimable décidément. Haussant les épaules, elle répliqua alors, toujours sur le même ton.
« Reviens pas plutôt, ça me ferait des vacances encore plus longues. »
Evidemment elle ne le pensait pas, elle ne souhaitait nullement qu’il périsse durant la mission, ni même qu’il soit blessé mais de cela il devait bien s’en douter. Drathir n’était pas de ceux qui perdaient du temps avec les gens qu’elle n’aimait pas. Au fond elle appréciait le Maître-Chien qui lui faisait face, un peu, car il restait le plus souvent plus chiant que réellement sympathique. Ou même quand il daignait faire preuve de courtoisie, au final c’était elle qui ne pouvait s’empêcher de lui en mettre plein la gueule pour lui faire payer ses répliques précédentes. Rancunière la donzelle. Mais qu’importe, désormais le repas fini, et au final elle avait pu manger plus ou moins à sa guise, calmant ainsi sa faim, la jeune femme se redressa et quitta ainsi le restaurant en compagnie du brun. Inspirant une bouffée d’air frais une fois à l’extérieur, elle finit par lever les yeux vers lui afin de le questionner encore une fois.
« Bon, donc je suppose que là tu vas aller voir un peu à quelle mission ils comptent t’affecter ? »
Il allait donc partir, après lui avoir gentiment offert le repas. Décidément elle ne le comprendrait jamais. Mais ce n’était pas elle qui irait le retenir, surtout s’il avait des choses plus importantes à faire et puis de toute manière elle ne craignait pas d’être seule, bien au contraire. Probablement rentrerait-elle, prendre une bonne douche et puis passer du temps avec son chien, ou bien lire un peu. Au choix.
La plage : ses misères et ses paris [Défi ▬ Roy] [Fini]
Dehors, sur le bord du trottoir, Roy fit dos à la demoiselle le temps d'allumer une cigarette préalablement sortie. Il la couvrit du vent pour faire survivre la flamme avant d'éteindre le tout. Inspirant longuement, il tourna rapidement son visage pour recracher la fumée avant de venir poser sa main sur sa tête blonde. Il avait jamais remarquer qu'elle était aussi petite. Chose qu'il lui arracha un sourire. « Je te promet de revenir au plus tôt pour te faire chier jusqu'à la fin de ta formation. » Ce qui voulait plus ou moins dire qu'une fois sa formation finit, il l'embêterait d'une autre manière, son statue aura enfin changer. « Peut-être qu'après tu seras plus une enfant. » Il pressa un peu sur ses cheveux, froissant ceux-ci avant de glisser sa main dans sa poche. Il se disait qu'avec ça elle se motiverait surement à toujours aller plus loin pour lui prouver le contraire.
Soufflant à nouveau sa fumée, il regarda autour de lui, se demandant par où passer avant de rentrer chercher ses deux chiens. Parce qu'il refusait de s'enfermer pour le reste de la soirée entre quatre murs. Il préférait rester dehors jusqu'à l'épuisement. « La journée n'est pas au travail donc j'irais voir ça plus tard. Par contre toi tu ferais mieux de rentrer, c'est pas une heure à rester dehors. » Esquissant un léger sourire, il la nargua du regard avant de commencer à s'éloigner. Aujourd'hui, ça sera lui qui aurait le dernier mot. Il reprit sa cigarette en main, la saluant de celle-ci une fois le dos tourné.
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