Tout sourire, Roy alla voir sa bête en train de dormir, secouant la laisse une fois en face d'elle. C'est ça, vient. L’attendrissant avec tout ces mots débiles, sa main venant froisser son beau pelage charbonné, il lui passa le collier autour du coup, sachant qu'à ce stade il serait encore docile. Ils, le militaire comme le chien, avaient l'habitude d'être toujours de sortie et les lieux variaient, ville comme nature. Mais un lieux en particulier était dur à atteindre pour Volf et à supporter pour le jeune homme.

Le vétérinaire.

« Je te promet c'est une nouvelle cette fois, pas l'autre vieux con ! Alors fait... moi... plaisir... ! » C'est tout en tirant sur son harnais qu'il essaya de lui faire franchir la porte du cabinet, inspirant entre chaque mot. Relâchant aussitôt, bloquer derrière sur le seuil de la porte avec un animal refusant de bouger, Roy souffla bruyamment, posant sa main sur son front. Foutu clébard, des fois je te hais. Il allait devoir rentrer avec son chien de gros gabarie dans les bras quand les petites mémés auront leur petit caniche sur leurs genoux.

Les yeux rivés sur son chien, Roy fronça les sourcils avant de se retourner dos à lui, le laissant dans le couloir des locaux le temps de trouver quelqu'un. « Si tu bouges je te ramène par la peau des fesses. » Pointant du doigt son museau, il finit par rentrer, trouvant une jeune femme aux cheveux bruns à l'accueil, la pensant secrétaire. « J'ai... un gros chien. » Soupira-t-il. « ... qui refuse de bouger. » Essayant de ne pas se faire remarquer, surtout lorsqu'il avait encore son uniforme d'armée de terre.

Tapotant de ses doigts sur le comptoir, un sourire crispé au lèvre, il regarda autour de lui. « J'avais rendez-vous pour une petite visite de routine et... Ça se montre un peu plus compliqué que prévu. "Monsieur" refuse de bouger, je peux avoir un petit coup de main ? » Haussant un sourire, il lui fit signe de tête de l'accompagner. Et devant la porte, plus de chien.

Blasé. C'était l'état de Roy. Et derrière son masque de blasé brûlait l'envi d'arracher une oreille à son chien. Lui qui avait horreur de se faire remarquer se retrouvait dans une sorte de scène des années 50, avec l'un des protagonistes -lui- qui arrive hors champs paniqué et que le second protagonistes -la fameuse vétérinaire-, sans se poser de question, vient à son secours. Éclatant le plat de sa main contre son visage, il se mit à suivre la jeune femme bien moins pressé. Non, en réalité il aurait préféré rejoindre son chien et ne plus jamais revenir pour avoir à subir ça...

C'est calmement mais l'air grave que le militaire traversa les couloirs heureusement vides, une laisse vide en main. Je promène mon chien invisible, bonjour. C'est dans un tournant qu'il aperçu enfin Volf, la tête dans un saut d'eau de nettoyage. « Eh ! Arrête tes conneries et soit un homme un peu ! N-non revient ! » Râlant comme jamais, il leva ses mains crispés avant de se retourner vers la jeune femme aux cheveux bruns. « Il est pas comme ça d'habitude. Je vous jure. » Difficile à croire, hein. Mais il connaissait les deux grandes peurs de ses animaux, qui étaient bien plus handicapantes que des peurs humaines. Voyant que l'un de ce dernier se mit à courir, le maître en fit de même, courant cependant large plus vite. Se jeter dessus, ouais ce le terme.

Lorsqu'il revint dans le tournant du couloir, en face de la vétérinaire, le jeune homme portait l'animal dans ses bras, celui-ci les oreilles rabaissés et terrorisé. « Terminons-en avec cette visite. »