Moi je me suis levé au pied du lit ce matin. C'est parce que c'est enfin aujourd’hui que je vais avoir mon chien. Moi je pensais au début que je l'aurai eu tout de suite quand j'ai commencé. Mais les formateurs ils ont dit que c'était pas pour tout de suite parce qu'on devait apprendre les rudiments de l'éducation d'un chien. Alors moi j'ai fait tout bien et j'ai toujours écouté, même si c'est difficile d'écouter toute la journée. Et puis, j'ai eu une bonne note à mon évaluation parce que je suis trop cool, alors je peux avoir mon chien. Jack lui il a pas réussi le test et il était tout seul. Donc il aura son chien plus tard. Moi j'ai ris un peu, mais je me suis caché parce que c'est pas super bien de se moquer des faibles.
Normalement, ça devait être la formatrice Cooper qui devait me donner mon chien. Mais elle est partie en mission et alors c'est quelqu'un d'autre. On m'a expliqué que ça allait être quelqu'un que lui il est un soldat confirmé et qu'il a suivi la formation de maître chien. Comme ça il va passer du temps un peu avec moi pour m'expliquer comment faire. Moi je suis content parce que je vais pouvoir lui poser des questions comme savoir combien de gens il a tué dans ses missions. Moi je suis sûr qu'il en a tué beaucoup !
Alors je suis devant le chenil et je tiens les lanières de mon sac à dos, qui est sur mon dos. Dedans mon sac, il y a des bonbons pour moi et aussi des friandises pour les chiens que mon papa il m'a donné la semaine dernière. Comme ça mon chien il va m'aimer tout de suite et il sera qu'il a le plus meilleur des maîtres. Et puis y'a quelque chose d'autre dedans aussi. C'est une feuille avec le nom du monsieur qui va me donner mon chien dessus. Parce que je sais pas qui c'est. Alors je fais comme les gens qui attendent dans les aéroports et j'ai écris son nom sur une feuille. J'ai aussi dessiné un soleil à côté pour qu'il sache que je suis gentil.
Moi je sors la feuille et je reste devant le chenil en levant les bras et en tenant ma feuille avec le nom du monsieur. J'espère qu'il va bientôt arriver.
Il avait finit sa putain de journée. Il était déjà en repos. Ça sentait l'air frais. Et le tabac. Surtout le tabac. Refermant la porte avec son pied, Roy sortit les mains dans les poches, une clope entre les lèvres, s'attendant à se rouler dans sa couverture malgré qu'il soit tôt. Il avait pas réellement envi de sortir, juste dormir. Le pas presque joyeux, il commença son chemin vers les rues quand il remarqua un gamin avec un feuille qui s'était tordu avec le vent. Il retint un rire, attrapant sa cigarette. Pauvre gamin, s'il savait. Le militaire voulu cependant en savoir, penchant légèrement sa tête pour y lire. « R... y Fli- c... her. » Il arrêta de marcher. « Roy Flitcher. » Relevant subitement la tête, il regarda autour de lui, l'air perturbé avant de froncer les sourcils. Et la révélation fatidique tomba.
Foutu rouquine. « Et meeeeeeeeeeerde. Les nouveaux gamins. » C'est pour ça que son emploie du temps s'était soudainement creusé. C'était pour ces foutu gamins. Foutu gamin dont Gabrielle s'occupe si elle était là. Mais non, madame pars en mission même en étant instructrice. Il jura dans sa barbe qui manquait cruellement d'un rasage avant de s'approcher derrière lui, écrasant sa cigarette dans sa main. « C'est moi. Roy Flitcher. C'est moi sauf que c'est pas "Rauy" mais r-o-y. Si tu sais pas le dire correctement appel moi monsieur. Nan en fait, appel-moi monsieur tout simplement. T'es là pour ton chien ... ? Putain mais on confit même des chiens à des gamins maintenant. » Il claqua son visage de pleine face, laissant tomber sa main dans une grande inspiration. « J'ai dis un gros mot, pardon. »
Moi, je trouve que ça fait mal aux bras dans les articulations intraveineuses de tenir ma pancarte comme ça. C'est parce que les bras ils sont pas du tout fait pour ça. Je le sais parce que ça fait mal et que quand un truc il fait ça veut dire que c'est pas naturel. Et comme il faut être bête pour avoir envie d'avoir mal, moi j'ai pas du tout envie d'attendre trop longtemps. Mais je suis un peu obligé si je veux mon chien. M'en fiche, moi je reste encore quelques minutes de ma montre et après je lâche.
Heureusement, y'a un monsieur qui vient me parler. Je lève les yeux sur lui et je peux baisser les bras. Ouf ! Il est grand et il me fait un peu peur. Moi je préfère les filles.
« D'accord Monsieur ! En plus à la formation ils disent qu'il faut pas appeler les soldats par leur prénom parce qu'on va se prendre une palme. (Il veut dire un blâme) »
Après le monsieur il se claque la tête. Peut être qu'il aime ça se faire mal. Ca veut dire qu'il est bête alors. Mais je peux pas le dire à haute voix parce que sinon il voudra pas me donner mon chien. Je dois être gentil. Après moi je le reverrai plus parce que déjà, c'est un vieux, alors quand moi je serai un adulte lui il sera très vieux avec une canne, plus de dents et des cheveux blancs. En plus comme il me fait un peu peur c'est plutôt une bonne nouvelle.
Moi je mets mes mains dans mes poches et je veux avoir l'air cool alors je donne des petits coups sur le sol avec mon pied. J'ai vu ça à la télé une fois.
« Oh vous savez MONSIEUR » Je fais exprès d'insister sur ce mot pour montrer que j'ai tout compris. « Maintenant je suis plus un enfant, je les connais les gros mots... » En plus c'est les rebelles qui peuvent les dire alors moi je trouve ça cool. Même si parfois je sais pas du tout ce que ça veut dire. « Par exemple ! Moi je sais ce que c'est une pute ! »
Voila, maintenant il va me trouver cool et super mature parce que je connais les mots qu'on doit pas dire. J'suis vraiment trop fort moi.
Regardant l'enfant d'un air encore plus blasé qu'à son habitude, Roy avait les épaules tombantes, le sourire à l'envers. Bravo les instructeurs, voilà ce qu'on se coltine nous après. Il inspira longuement, essayant de regonfler son corps. « Les putes sont une légendes urbaines. Il n'y a que des femmes qui travaillent tard. » Ça aurait été quelqu'un de son âge, il aurait surement rajouter... " Et ta maman. " Mais il se contenta de poser sa main sur le haut de sa crâne, pressant légèrement pour froisser ses cheveux, finalement quelque peu attristé de voir que l'ignorance victimisait à ce point.
« Tu viens chercher ton chien c'est ça ? T'as déjà un nom qui va réduire sa vie à néants ? Genre... Pistache ? Fripouille ? » Il lui fit signe de tête de le suivre, marchant devant à grand pas pour rentrer à nouveau dans les locaux qu'il aurait pensé quitter une bonne fois pour toute. Il se crispa en voyant quelques regard sur lui lorsqu'il traversa les couloirs. Flitcher avec un gosse, et puis quoi encore. Le militaire se retourner soudainement, le pointant du doigt pour le mettre en garde. « Pas un mot ok ? Tu fermes tes lèvres à clef et tu me donnes la clef. Les grands-maîtres chiens ont tous déjà fait ça : imiter leur chien, se mettre au pied d'une personne et absolument pas bouger. Ca permet de... mieux comprendre l'animal. » Ne mettez jamais Flitcher avec un gosse, c'est que voulait dire ces regards.
Moi, j'écoute ce qu'il dit le monsieur. Mais je comprends pas ce qu'est une légende urbaine alors j'hoche la tête sans rien dire pour faire croire que j'ai compris. J'ai pas envie qu'il croit que moi je suis bête alors que c'est pas du tout le cas ! Après il me parle de mon chien, alors moi je sers les points et je veux parler mais lui il veut marcher. Alors je le rattrape.
« Bah nan ! C'est des noms nuls ça ! Moi mon chien il va s'appeller CANINOS !!! » En plus, c'est l'un de mes Pokémon préféré et il est vraiment trop cool. Il est obligé d'être cool parce que c'est un Pokémon feu et les Pokémon feu c'est les plus meilleurs.
Moi je continue de marcher avec lui en pensant que je suis vraiment, vraiment trop génial comme garçon. Je suis le seul qui pense à appeler son chien comme ça alors que c'est le meilleur prénom au monde ! Les copains ils vont être trop jaloux parce que j'ai gardé le secret. Y'a que Papa et Maman qu'ils savent que je veux l'appeler comme ça et Papa il a sourit ça veut dire que j'ai raison. Et puis, il me dit de me taire pour faire comme le chien qu'il doit m'obéir. Moi je pense que c'est un test parce que les gens ici ils croivent peut être que je suis trop jeune. Alors je ferme ma bouche avec mes doigts, je ferme à clef et je la donne au monsieur, comme il a dit. Maintenant je peux plus parler et ça c'est vraiment super difficile parce que moi j'adore parler.
Et comme il me dit d'imiter le chien qu'il bouge pas. Bah moi je me mets à quatre pattes juste à côté du monsieur. Comme ça j'imite vraiment le chien que je vais avoir et il verra que j'ai tout compris moi déjà.
Caninos. Mouais, ça aurait pu être plus craignos. Surtout pour un gamin. Il ne connaissait surtout pas la référence au prénom, heureusement pour lui. De toute façon, ce n'était pas le militaire qui allait s'occuper de l'élève par la suite, il se moquait bien de ce qu'il pouvait devenir, tout comme l'animal. Et puis le chien grandirait en même temps que lui, alors il aura le temps de se rendre compte de sa connerie. Soupirant, Roy voyait déjà à travers les grilles les box des chiens où il allait lui donner son animal. « Pas de geste brusques. Pas de main à travers le grillage. Pas... Bordel. » En le voyant à quatre pattes, se dandinant comme il le pouvait pour revenir à ses pieds et tout ces regards ahuris sur lui, Roy eu envi de fondre. Comme de la glace au soleil, devenir une flaque et s'évaporer en un instant.
Et le gamin arrivait à ses pieds. Bordel je connais toujours pas son nom en plus. Il passa lentement sa main sur son visage, tirant la peau de celui-ci, ses paupières se posant sur ses yeux comme alourdies avant de se replier. « C'est quoi ton nom bonhomme ? » Oui bizarrement, il était plutôt calme. Mais il ne pouvait pas faire autrement, il ne savait pas gérer ce genre de situation. « Qu'importe. Relève-toi avant que je t'enferme dans l'un de ce box. Tu vois la porte à côté ? Tu prends tes petits pieds, à deux jambes, et tu vas voir le monsieur qui s'y trouve. Il te fera les papiers pour rendre officiel la chose. Et je serais juste derrière avec ta bestiole. » Posant son doigt sur le code digitales qui verrouillait le système, il lui fit signe de tête d'y aller comme un grand. « Mais attend, promet-moi de pas faire de connerie ! Sinon je dis tout à l’instructrice et t'aura pas ton chien. » Bon dieu. C'est qu'il en devenait gaga, en plus. Qu'il finisse vite, par pitié.
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