Cela faisait maintenant plus d’un mois environ que j’étais arrivée à EP-2. Je poursuivais une étude de médecine pour devenir vétérinaire et cela me plaisait. J’aimais aider les êtres vivants, mais en particularité les animaux. Sûrement parce que je n’ai jamais eu l’occasion d’en avoir un. Je ne m’étais toujours pas remise de l’accident de mon enfance, même si je devais tout faire pour l’oublier … Aujourd’hui, je vivais une nouvelle vie et je n’étais plus dans cet orphelinat où j’avais reçu des moqueries concernant la couleur de mes yeux anormaux. J’espérais que la mentalité à EP était complètement différente. Personne n’avait encore eu l’occasion de voir mes deux yeux, mais bon, j’étais confiante à l’idée que la maturité était bien plus grande contrairement aux enfants que j’avais fréquenté.
Aujourd’hui, j’avais envie de me détendre. J’avais entendu parler d’un jardin artificiel qui se trouvait au quatrième étage. Je ne savais pas combien de temps je mettrais à m’y rendre, mais quelques minutes devraient suffire. Je ne connaissais pas encore tous les coins de cet endroit et j’avais encore besoin de m’y habituer. Je n’avais pas fait connaissance avec grand monde … Enfin, pour être sincère, avec personne au final. Je n’ai jamais eu l’audace d’aller à la rencontre des gens et préférait que ce soit eux qui viennent vers moi. J’étais trop timide pour faire connaissance avec quelqu’un, alors que soigner un inconnu ne me dérangeait absolument pas.
De plus, je n’avais personne avec moi pour me tenir compagnie. Peut-être que cela était mieux comme ça ? Me vêtant d’une longue robe noire partant du coup, pour descendre jusqu’à mes chevilles, je me regardais dans le miroir pour me coiffer. La chose la plus difficile et la plus longue chez moi. Je ne mettais jamais de maquillage, car je gardais ma beauté au naturelle. Je me trouvais bien comme j’étais et je ne voulais pas ajouter des produits chimiques sur moi qui ne me servaient strictement à rien au final. Après une bonne heure et demie à me coiffer dans le miroir, tout était nickel. Ma frange de cheveux qui se dressait devant mon œil gauche et ma longue chevelure descendant jusqu’au bas de mon dos, soigneusement lisse et soyeux. Parfait. Je chaussais mes rangers en cuir remontant le long de mes mollets avant de partir en direction de ce jardin artificiel …
Sur le chemin, comme à mon habitude, beaucoup de personnes me regardaient de travers. Surement parce qu’ils n’avaient pas l’habitude de voir une personne s’habiller de la sorte, mais personne ne me l’interdisait pour le moment, alors, j’en profitais … Peut-être était-ce aussi la longueur de mes cheveux qui intriguaient certaines personnes ? Bof, au final je m’en fichais un petit peu tant qu’on ne me faisait pas de reproche. J’avais le droit à quelques sourires de temps à autre que je rendais. Après quelques minutes de marche, je vis enfin le quatrième étage arriver. Maintenant, il fallait que je trouve ce « Jardin artificiel » et c’était plus facile à dire qu’à faire. Cherchant quelques minutes et ne trouvant toujours pas, je demanda mon chemin à quelques personnes qui me dirent toutes la même direction à prendre, ce que je fis …
Enfin, j’arrivais à ce « Jardin ». En y regardant de plus près, il n’avait rien de spécial, mais le terme « Artificiel » lui donnait tout sa splendeur. Je ne pensais pas qu’on pouvait réaliser de telles choses, m’enfin, je ne m’extasiais pas plus longtemps et regardait par-ci, par-là. Au final, cela n’avait rien d’exceptionnel, mais une petite balade ne pouvait faire de mal à personne. Qui sait ? Peut-être aurais-je rencontré quelqu’un ici, même si ce n’était pas le cas. Après une quinzaine de minutes où j’observais les fleurs qui me paraissaient jolie, je décidais de m’installer sur un banc pour me reposer un petit peu. Pas que je sois fatiguée, mais j’en avais marre de rester debout pour le moment. Oui, je suis spéciale … Je jetais aussi quelques regards aux passants … Certains me regardaient en souriant, d’autres ne faisaient rien … Ah làlà, tout compte fait, j’étais beaucoup mieux ici, plutôt que dans cet … orphelinat où je n’étais pas aimée. Au moins ici, personne ne m’embêtait.
Tenue de mon personnage.:
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Jens Hallsteinssen
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Jens, pour la millième fois et ne dérogeant pas à l'habitude, méditait dans les jardins pour sa journée de congé. Le calme y était généralement intense et la grandeur du jardin empêchait les gens de se marcher sur les pieds. Aussi, Jens aimais bien les gens qu'il y rencontrait, généralement des gens qui n'embêtaient pas Jens et qui avaient normalement les même traits psychologiques.
Ainsi donc, Jens méditait tranquillement quand il entendit quelques pas près de lui, derrière le buisson qui le cachait normalement. La personne était une jeune fille peu banale pour EP. Elle devait être relativement nouvelle pour porter des vêtements aussi peu pratiques et une coiffure aussi encombrante. Jens la regarda aller s'asseoir sur le banc un peu plus loin. Jens avait l'habitude d'être seul et d'aimer la solitude, mais toute personne qui venait sur ce banc méritait que Jens leur adresse la parole. Il attendit encore un peu, le temps de voir si elle était pour rester. Voyant qu'elle ne partait pas maintenant, Jens se leva et se dirigea vers le banc. Il attendit d'avoir l'attention de la jeune fille et demanda:
-"Salut, moi c'est Jens. Tu à l'air nouvelle: Pourrai-je savoir ton nom et m'asseoir pour parler?"
Alors que j’étais toujours tranquillement installée sur le banc et que personne ne venait de me déranger, je jetais un dernier coup d’œil au jardin avant de partir. Cela faisait une trentaine de minutes que je me trouvais ici et j’en avais assez d’y rester. Je n’avais plus rien à y faire et je voulais rentrer pour dormir un petit peu, car cette nuit avait été mouvementée. Je n’avais pas réussi à attraper le sommeil avant trois heures et je sentais la fatigue m’envahir. De toute façon, je ne connaissais encore personne à EP alors, je n’aurais rien de prévu ce soir. Personne ne m’attendait chez moi de plus et j’avais quelques courses à faire. Il me manquait de l’eau et je devais acheter de nouvelles provisions. Autant en profiter vu que j’étais sur le chemin …
Alors que j’allais être sur le point de me lever pour partir, un homme fit irruption à côté de moi pour prendre la parole. Il était grand et imposant et je ne sais pas trop ce qu’il me voulait. Je ne le connaissais pas d’ailleurs, pourquoi venait-il m’adresse la parole ? Pour faire connaissance ? Hum … étrange … Je ne suis qu’une adolescente et lui doit avoir dans la trentaine, alors, je ne vois pas quel sujet de discussion nous pourrions avoir tous les deux. M’enfin, pourquoi pas … S’il avait envie de parler, je ne refuserais pas. Je n’étais pas malpolie à ce point pour refuser la compagnie de quelqu’un. Qui sait, peut-être pourrait-il m’aider à mieux m’intégrer dans cette nouvelle vie ? Souriant à sa demande, je m’écartais un petit peu pour lui laisser la place de s’asseoir :
- Je vous en prie … Ce banc ne m’appartient pas de toute manière. Je m’appelle Ikiria. Ikiria Kunichawa. Je suis arrivée ici il y a un peu plus d’un mois et je ne connais encore personne. J’allais être sur le point de partir, mais un petit peu de compagnie ne peut faire de mal à personne.
Bon, je ne savais trop quoi dire au final. C’était une personne assez suspecte et je ne savais pas ce qu’il me voulait. De plus, peut-être ne voulait-il qu’une chose ? Non … Ca ne pouvait pas être ça. Nous n’étions plus au Japon ici. Nous étions dans une nouvelle vie et il ne fallait plus que j’y pense. Je ne savais trop quoi dire, car c’était lui qui était venue m’accoster et non moi. Je le regardais de mon œil droit. Le seul qu’il pouvait distinguer, vu que l’autre était caché par ma frange. Jens ? C’est son prénom … Je n’ai jamais entendu ce nom autrefois. C’est la première fois que je rencontre un homme en possédant un comme celui-ci. Alors que le silence commençait à s’installer, je ne pus m’empêcher de poser ma question qui me trottait dans la tête :
- Vous vouliez me parler de quelque chose d’important ? Dis-je toute inquiète. Ai-je fais quelque chose de mal en pénétrant ces lieux ? Peut-être faut-il une autorisation ? Si c’est le cas, je suis extrêmement navrée et je ne recommencerais plus …
Bon, si j’avais enfreint les règles, j’espérais que cela n’était pas trop grave. Je ne connaissais encore pas tout ici et je pouvais facilement me tromper. Certains endroits pouvaient être interdis sans autorisation, mais à ce que je voyais, il y avait quand même beaucoup de monde, alors, si cela était interdit quand même, j’aurais cru que j’y avais le droit moi aussi … Je baissais la tête en regardant le sol. C’était un signe de faiblesse, mais de toute façon, si j’étais en tort, je ne pouvais rien dire. C’était moi la fautive et non les autres. Je stressais à l’idée que j’avais déjà commise une infraction, mais il ne fallait pas que je m’inquiète … La personne qui se trouvait en face de moi, avait l’air … sympathique aux premiers abords.
Mais enfin de compte, qui était-il ? M’observait-il depuis le départ de ma chambre ? Il avait surgit comme un malpropre alors que j’allais être sur le point de m’en aller. Que me voulait-il ? Je me faisais peut-être des idées aussi. Voulait-il tout simplement faire ma connaissance, vu qu’il ne m’avait jamais vu ici. J’avais un petit peu honte de moi et de ce que je pensais. J’avais des pensées négatives envers les personnes depuis le jour où ces enfants de l’orphelinat n’arrêtez pas de me charrier à cause de la couleur de mes yeux. Je devais me faire l’idée que je n’étais plus dans le même monde et qu’une nouvelle vie s’ouvrait devant moi et que je ne devais pas manquer l’occasion. Je ne devais pas tout faire rater, seulement un mois après être arrivée. Toujours la tête baissée, j’attendais une réponse de ce dernier …
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Jens semblait avoir eu un effet très autoritaire chez la fille. Entrer dans les jardins sans autorisation? Quelle belle blague, comme si il en fallait une! Mais Jens normalement aurait aimé cette sensation de pouvoir qu'il inspirait chez la jeune femme. Seulement, c'était arrivé trop vite. Elle semblait extrêmement craintive à la base et s'inventait même une histoire par paranoïa. Alors ce n'était pas suffisant pour Jens. Il n'y avait pas de victoire. Il allait jouer une blague à Ikiria.
-"Ne pas recommencer? Tu crois que c'est ainsi que ça fonctionne dans l'armée, ne pas recommencer? S'excuser de l'erreur et pouf, l'erreur s'est envolé? Non. Un accès sans autorisation est une insubordination, parfois même une trahison. Et de plus, une erreur n'est jamais acceptable. Ce sont les erreurs qui tue les gens à la guerre. On ne se tue pas seulement nous même, on tue les autres. Je te condamne donc a 250 pompes immédiatement, espèce de frêle créature!"
Jens avait dis tout cela avec la froideur d'un homme qui à connu le champ de bataille a plusieurs reprises. Il attendit une réaction pendant quelques secondes, s'attendant à la voir devenir verte de malaise, puis lui dit la vérité sur un ton rassurant:
-"Ne t'inquiète pas voyons. Ce n'est pas vrai. Le jardin est ouvert à tous et est un lieu de détente pour chaque personne recherchant paix et solitude. Et parfois parler avec quelqu'un calmement. Tu étudies en quoi à EP? Et d'où viens-tu?", dit Jens en s'asseyant.
Toujours stressée à l’idée que je venais d’enfreindre une loi j’attendais toujours la réponse de l’homme qui restait debout et qui n’avait pas l’air très envie de s’asseoir. J’avais l’impression qu’il me regardait de travers un petit peu et qu’il n’allait pas tarder à me crier dessus pour ce que je venais de faire si c’était une infraction. Alors que je commençais à me mordiller la langue ce dernier prit une voix sévère et froide. Je sursautais sur le coup, car j’avais la tête baissée et j’écoutais attentivement ce qu’il me disait. Ce n’était quand même pas si grave à ce point pour autant me faire engueuler … Si ? Plus il parlait, plus je sentais les larmes montaient à mes yeux, mais je ne savais trop quoi dire. Je ne pouvais rien face à lui. Il devait surement être supérieur à moi au niveau grade et je devais écouter sans broncher si je ne voulais pas ramasser une punition exemplaire.
Insubordination ? Trahison ? Ces deux mots me firent mal au cœur et je ne pensais pas que pénétrer dans un lieu où il fallait une autorisation était aussi important. Jamais je n’aurais pensé être traitée de la sorte et une larme coula le long de ma joue. J’étais extrêmement sensible et le moindre accrochage avec quelqu’un pouvait me faire chavirer. J’avais toujours la tête baissée lorsqu’il m’annonça que je devrais faire deux cent cinquante pompes pour l’acte que je venais de commettre. Cela était peut-être exagéré non ? Je n’étais qu’une fille et je ne méritais pas un tel traitement. De plus, j’étais arrivée il y a peu et je ne connaissais absolument rien et j’espérais qu’il fasse preuve de compréhension, mais il n’en avait pas l’air. C’était ça être un militaire. Ne pas fléchir devant une jeune fille qui était en train de pleurer. Je tremblais de tous mes membres lorsqu’il avait finit de parler et je n’osais même pas le regarder de peur qu’il trouve un autre prétexte pour me punir. Comme l’avoir regardé de travers …
Tremblante de partout, j’eus le courage d’ouvrir la bouche pour dire quelque chose. En fait, je ne savais trop quoi dire et faire pour expliquer ma situation. Il venait de dire que j’étais une traîtresse, mais je n’en étais pas une … Je ne savais tout simplement pas qu’une autorisation était obligatoire pour pénétrer dans ces lieux et aucun panneau ne l’indiquait. Les seuls mots qui sortirent de ma bouche dans un sanglot furent :
- Je su… je suis désolée …
Je recroquevillais mes mains sur ma poitrine pour me calmer, mais mes tremblements ne s’arrêtaient pas pour autant. Alors que j’étais perdue dans mes pensées entre la peur et la tristesse, ce dernier reprit la parole en me disant tout simplement que ce n’était qu’une mauvaise blague. Pour … Pourquoi me faisait-il ce genre de choses ? J’étais assez fragile intérieurement et la seule remarque pouvait faire de moi un simple légume à qui l’on pouvait tout faire. Bon, si cela aurait été de la provenance d’une personne de mon âge, je me serais juste mise en colère, mais là ce n’était pas le cas. Il était bien plus âgé que moi et j’avais perdu tous mes moyens. Reprenant mes esprits et mon souffle je relevais la tête, les yeux larmoyants. Je les essuyais d’un revers de manche avant d’afficher une mine boudeuse envers ce dernier. Je n’aimais pas ce genre de personnes, mais au final, il avait l’air sympathique.
- Je … je suis actuellement en section médicale pour devenir vétérinaire. Je viens d’un orphelinat du Japon où j’y es vécu huit années avant d’arriver ici. Pourquoi me faire une telle farce ? Je n’aime pas du tout ça, mais vous ne pouviez le savoir … Et vous ? Qui êtes vous plus précisément sans indiscrétion ? Dans quel poste travaillez-vous ?
Peut-être n’avais-je pas le droit de m’adresser de la sorte à quelqu’un d’aussi imposant, mais je m’en fichais complètement. Malgré ma gentillesse et ma timidité, j’avais un caractère bien forgé pour savoir ce que je voulais. J’espérais seulement qu’il ne me fasse pas une autre blague de ce genre en me disant que je ne devrais pas lui poser de telles questions et que c’était impolie de ma part sinon je ne comprendrais plus rien. Mes tremblements s’étant calmés un petit peu, je l’observais un petit peu de mon œil droit. Quelque chose chez lui me faisait paraître qu’il était sympathique, mais son allure, non. Je ne sais pas ce qui me donnait ce genre d’impression, mais pour le moment, je préférais rester sur mes gardes plutôt que de m’aventurer dans un chantier dangereux. Je ne devais me fier à personne pour le moment, je ne connaissais pas assez cette île, ni assez de monde pour cela.
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Jens avait eu un effet si intense sur la jeune fille, il n'en revenait pas. Une future militaire? Si c'était ça le futur de EP, on risquait la déchéance. Mais bon, on verrait bien. Au moins, elle allait faire vétérinaire. Ça ne va pas au combat, une vétérinaire. Avec ces émotions aussi susceptibles à exploser que de la nitroglycérine, elle n'aurait pas tenu.
-"Moi? Je suis Mécanicien d'arme. Et petite précision rapide, heureusement que tu es vétérinaire. Jamais tu ne tiendrais 10 secondes dans un combat. Tu vas devoir t'endurcir. Ici, ce n'est pas tout le monde qui est compréhensif. Et nous sommes maintenant dans l'armée."
Jens avait dit cela sur un ton plutôt calme, sans la sermonner. C'était plutôt des conseils qu'il lui donnait.
Il me regarda d’un drôle d’œil en me voyant pleurer. Pourquoi ? N’avait-il jamais vu une adolescente de sa vie pleurer sous l’autorité d’une personne ? Si c’était le cas, il n’avait pas dû avoir une belle vie. Suite à ce comportement, mon premier sentiment envers lui était de la méfiance. Juste à cause de cela, je ne l’aimais pas du tout. Je n’aimais pas ce genre de personnes … Il paraissait confiant sur de lui. Comme s’il était supérieur à moi juste parce qu’il avait un grade. Bon, je ne devais pas me montrer malpolie envers lui vous que nous étions à l’armée et que cela serait considéré comme de l’insubordination. Qu’avait-il pensé de moi à ce moment là ? J’aimerais bien le savoir pour lui dire le fond de ma pensée, mais je devais garder mon sang-froid et ne pas partir en lui tournant le dos, comme je l’avais déjà fait à de nombreuses personnes pour éviter de m’énerver. C’était une méthode comme une autre qui fonctionnait. Je l’avais utilisé à mainte reprises.
Mécanicien d’arme ? Tout se comprenait maintenant. Il devait être le genre d’homme parant souvent en guerre et qui ne voyait jamais personne pleurer. Mais ici, pour le moment, ce n’était pas la guerre alors je ne voyais pas pourquoi il m’avait regardé de la sorte, comme une moins que rien au final … Heureusement que j’étais vétérinaire ? Pourquoi ça ? Croyait-il que je n’aurais pas eu les conditions nécessaire pour faire une parfaite combattante ? Pourtant, il affirmait beaucoup de choses sans rien connaître de moi et cela me fit sourire. M’endurcir … Armée … Compréhensible … Comme si je n’avais pas comprise que je me trouvais dans un autre univers, je n’étais plus à l’orphelinat où je vivais ma belle vie. Moi ce que je voulais faire, c’était soigner des gens et pas en tuer. Je ne voulais pas devenir une criminelle pour défendre mon pays. Je voulais juste l’aider au mieux que je pouvais. Même si je trouverais un ennemi à moitié mort sur ma route, je serais obligée de lui venir en aide, car c’est ma raison de vivre, aider les gens peut importe ce qu’ils ont commis. Personne ne changera ma psychologie et encore moins celui qui se trouvait en face de moi. Il ne connaissait rien de ma vie. Je savais ce que je pouvais faire, mais lui non.
- Comment pouvez-vous être si sûr de ce que vous affirmez ? Vous ne connaissez rien de moi. J’ai juste versé une larme parce que vous m’avez crié dessus sans aucune raison, ce que je trouve complètement absurde, excusez-moi du terme. Je ne comprends pas pourquoi vous m’avez fait une telle chose. L’armée ? J’avais très bien comprise que j’y étais. J’ai vécu la plupart de ma vie dans un orphelinat où toute la journée, je restais avec des enfants immatures qui se moquaient de moi pour des raisons complètement minables. Je me fichais de ce qu’il pouvait me dire, je faisais mon travail sans penser aux autres. Si j’avais pénétré dans ces lieux en sachant que je n’avais pas d’autorisation, j’aurais juste assumé les conséquences, mais vous êtes arrivés par je ne sais trop où, comme si vous me suiviez, alors je pensais avoir fait quelque chose de bien plus grave … Vous m’avez traitée d’insubordonnée et de traîtresse, alors j’y es tout de suite cru …
J’étais restée calme en disant tout cela. Il pouvait penser ce qu’il voulait de la façon dont je lui avais dit, au final je m’en fichais. Il m’avait dit des choses complètement absurdes voir immature en plaisantant sur un sujet qu’est l’insubordination et la trahison. Moi, je ne rigolais pas sur de telles choses, je prenais tout au sérieux, surtout à l’armée. Bien que ma franchise se faisait ressentir, j’espérais qu’il comprendrait ce que j’essayais de lui faire comprendre. Je ne pensais tout simplement pas, qu’un homme de l’armée, aurait eu l’audace de plaisanter sur de telles choses. Mes tremblements avaient cessés et je le fixais dans les yeux sans détourner le regard. Enfin, de mon œil droit visible. Avec celui de gauche, je ne voyais pas grand-chose, à part la lumière qui pénétrait par le côté. J’attendais une réponse de sa part pour voir s’il prenait mal ce que je venais de lui dire.
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La jeune fille avait reprise sur elle même. Elle l'opposait maintenant fortement, et Jens voyait finalement une lueur de ténacité et une volonté plus grande qu'il ne l'aurait cru. Une orpheline? Comme lui. Et travailler en se foutant des critiques. Un peu comme lui.
Jens n'avait pas pensé qu'être orphelin sur EP changeait vraiment qu'être orphelin en dehors. Il est vrai que grandir sur EP, c'est voir son futur arriver. C'est pouvoir se préparer à l'armée en avance et se résoudre à ce destin.
C'est probablement en fait une grande qualité que de pouvoir s'améliorer. Même si elle pleurait maintenant, elle deviendrait peut-être l'une des femmes les plus fortes de EP. Mais pour l'instant, ce n'était qu'une fillette émotive.
-"Tu sais, moi aussi je suis orphelin. Mes parents étaient militaires et ils sont morts. Je suis militaire, ma soeur est militaire. Toute personne sur EP est un minimum militaire. Et nous devons tous faire face à la mort et à des épreuves plus difficiles et plus graves que des plaisanteries d'enfants. Tu n'as pas peur de dire ce que tu pense. C'est une bonne qualité en soit je crois, mais pour que ce soit une qualité il faut savoir quand pouvoir dire ce que l'on pense. Et voici l'une des choses que je pense: Sache que face à la mort, ce n'est ni ton passé, ni ta "différence", peu importe leur importance pour toi, qui déciderons de ta survie. C'est le désir de lutter qui te sauvera dans ce nouveau monde. Nous ne somme pas simplement une armée, nous sommes un nouvel ordre mondial."
Jens se releva du banc. Encore une fois, il ne faisait que parler pour donner des conseils. Mais il avait dit tout cela avec une très grande conviction. Il commença à s'éloigner de la jeune fille, préférant partir maintenant. Toutefois, il se retourna une dernière fois vers elle.
-"Et sache que ce désir de lutter est déjà en toi. Ça se voit."
Après le long discours que je venais de faire en dévoilant une partie de ma vie à cette personne qui me paraissait de plus en plus étrange et mystérieuse, je m’attendais à me faire sermonner pour de bon cette fois-ci. Sûrement allait-il prendre cela pour de l’insubordination ou de l‘impolitesse, même si ce n’était pas le cas. Je m’attendais à recevoir une ribambelle de règle à respecter de sa part, mais je m’y préparais. Je ne le craignais pas … Au contraire, c’était juste au début où j’avais montré ma petite faiblesse, mais là ce n’était plus le cas. J’étais sûre de moi et je pouvais tout encaisser sans rien dire où bien encore répondre et paraître encore plus indisciplinée. Mais je fus étonnée par ce qu’il me répondit. Il n’avait pas l’air du tout en colère, mais j’aurais dit qu’il était content par ce que je venais de lui prouver. Que je n’étais pas une faiblarde.
Orphelin lui aussi ? Je ne l’aurais jamais dit au premier regard, mais c’est vrai que la plupart des personnes qui se rendent dans l’armée, c’est soit parce qu’ils sont orphelins et qu’ils n’ont plus rien à perdre, où alors leurs familles en font aussi parties. Comme je venais d’y penser, sa sœur aussi était une militaire … Des épreuves plus difficiles que les gamineries d’enfants, je les ai déjà surmonté même s’ils me hantent chaque nuit. Même si j’y pense chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, comme à ce moment là … Ma maison qui tombe en cendre et les pompiers qui arrivent lorsque tout est brûlé. Je revois le corps de mes parents dans ses sacs où les corps sont entreposés pour être emmené. Je revis chaque instant de cette nuit, chaque fois que j’y pense … Je ne pense pas m’en remettre un jour. Peut-être le jour où je mourrais, tout cela s’effacera et le malaise sera enfin finit … Je rejoindrais mes parents aux cieux pour les revoir et m’excuser de mon acte.
Ma différence, comment pouvait-il affirmer cela ? Il en savait pas ce qui me différenciait des autres pourtant. Il ne voyait pas mon œil gauche, il ne voyait pas toutes les souffrances que j’avais subit quand j’étais jeune, mais je me taisais pour l’écouter. Je n’avais pas envie de l’interrompre et de le rendre en colère pour si peu. Lutter comme il dit… J’ai lutté toute ma vie et je lutte toujours. Jamais cela ne cessera. Je ne l’écoutais plus que d’une oreille discrète tout en le regardant. « Nous ne sommes pas simplement une armée, nous sommes un nouveau ordre mondial ». Cette phrase me choqua et elle allait sûrement resté gravée en moi. Je lui souriais pour le remercier de tous ses conseils, avant que ce dernier ne se lève du banc. Il partit sans dire un mot avant de se retourner pour me dire une simplement phrase qui ne me fit ni chaud ni froid.
« Et sache que ce désir de lutter est déjà en toi. Ça se voit »
Ce désir comme il l’appelait … Je l’ai toujours eu. Comme je venais d’y penser, je lutte tous les jours. Jamais une seule seconde ne passe sans que je lutte à l’idée de quitter ce monde par mes propres moyens. J’étais une fille mystérieuse et sensible qui pouvait chavirer à tout moment, être joyeuse d’une seconde à une autre, où bien, vouloir quitter ce monde sans que rien ne se passe. Tout pouvait arriver avec moi et avant qu’il ne parte définitivement je lui dis :
- Lutter … C’Est-ce que je fais tous les jours, chaque heure, chaque minute, chaque seconde de ma vie. Je n’ai jamais cessé de lutter et je n’arrêterais jamais. Jamais je ne pourrais …
Sur ces dernières paroles, je partis à mon tour en direction du deuxième étage pour retourner dans ma chambre. Sur la route je pensais un petit peu à la discussion que je venais d’avoir avec cet homme. Je ne savais trop quoi penser de lui au final …
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