Une journée de cours qui c’était passée comme les autres aujourd’hui. Je m’étais juste fait réprimandée sur le fait que je ne portais pas les bonnes affaires et j’avais eu le droit à une punition complètement stupide que je préférais cacher à tout le monde pour le moment. Je ne sais pas comment je pourrais réaliser quelque genre d’aussi … impensable, mais il fallait que je le fasse si je ne voulais pas subir les affronts de mon professeur. Pourquoi ne portais-je pas les habits adéquates ? Tout simplement parce que j’avais revêtu mes préférés comme à mon habitude. Une longue robe noire partant du cou pour descendre jusqu’aux chevilles et des sortes de rangers en cuir qui remontaient le long de mes mollets. Bon, c’était sûr que ce n’était pas l’habit idéal pour travailler, mais je m’en fichais complètement au final. La punition qu’il m’avait donné, je la ferais dans ma chambre de toute manière et personne ne me verrait.
A part cela, je devais juste rentrer dans ma chambre pour me reposer et manger quelque chose, car je n’avais strictement rien mangée ce midi. J’étais trop occupée à travailler plutôt que de me rendre dans le self pour aller chercher quelque chose à grignoter et me faire perdre du temps. Si j’avais déjeuné, je n’aurais tout simplement pas eu le temps de finir mon travail. J’étais une élève modèle et je rendais mes travaux en temps et en heure et dans les parfaites conditions. C’est-à-dire, finit et soigné. Je n’aimais pas rendre quelque chose de sale et illisible. Heureusement que nous nous ne formions pas de groupe sinon j’aurais beaucoup de mal à m’y adapter. Je préférais travailler en solitaire, mais cela ne durera pas longtemps. Nous allions sûrement bientôt devoir former un groupe pour des travaux plus compliqués, malheureusement pour moi … Peut-être pourrais-je demander de me retrouver seule pour ne pas être déranger et ralentie par les autres. Je verrais au moment venu de toute manière …
Sortant de la salle de cours, je pris la direction d’un ascenseur pour me rendre au troisième étage, là où se trouvait le dortoir des filles. Aucune fille, ni aucun garçon, ne m’avait interpellé pour le moment pour faire connaissance. Tant mieux pour moi, je n’étais pas une très grande bavarde et je ne voulais rencontrer personne pour le moment. Je préférais rester en solitaire le temps de bien m’adapter ensuite je verrais … De toute manière, cela ne me changera pas énormément de l’internat où je n’avais aucun amis. Peut-être était-ce aussi à cause de moi ? Peut-être restais-je trop enfermée sur moi-même et n’allait pas à la rencontre des gens ? Je ne sais pas. Je ne sais plus quoi penser de moi et des autres de toute manière. Je préfère suivre mes études et réaliser un métier que j’ai toujours rêvé de faire. Vivre heureuse, même seule et ne déranger personne. Au moins, on n’aura rien à me reprocher et on me laissera tranquille.
Entrant dans l’ascenseur, je vis que le bouton du deuxième étage était déjà enfoncé … Quels imbéciles pouvaient bien faire des choses comme cela. C’était complètement immature de leurs parts. Je me laissais donc faire par la machine et arrivait à destination, j’eus beau presser le bouton du troisième, rien ne se passait. Il ne voulait tout simplement pas s’enclencher. Bon et bien je devrais trouver mon chemin à partir du deuxième étage si cela était possible bien évidemment. De plus, je n’avais jamais visité cet endroit et je ne connaissais absolument rien. Je ne savais pas qui pouvait s’y trouver et si cela était autorisé de s’y trouver.
Je me mise à marcher dans les couloirs où aucun chat ne s’y trouvait. Etrange … Cet endroit me faisait de plus en plus peur. Je ne savais pas où je me trouvais et je ne connaissais pas mon chemin. Si jamais je me perdais j’étais mal barrée pour retrouver mon chemin surtout s’il n’y avait personne. Entrant dans une salle toute blanche où se trouvait des matériels scientifiques, je jetais un coup d’œil pour voir si personne ne s’y trouvait. Bon, je ne passerais pas inaperçue si quelqu’un passait dans le couloir vu ma tenue toute en noire. Je serais facilement repérable et on me demandera ce que je fais ici et je n’aurais qu’à répondre que je me suis perdue. Tout simplement. Sur le point de sortir de cet salle, mon coude poussa un bocal en verre qui s’explosa sur le sol. Le bruit avait été sonore et je plaçais mes mains sur ma bouche pour étouffer mon cri. Heureusement qu’il était vide … Me baissant pour ramasser les coupeaux de verres, je me coupa avec l’un deux ce qui m’arracha un petit cri :
Le téléphone sonne. Tuuli répond, la voix fatiguée par des heures et des heures de travail intensif :
"Chef de projet Koskinen, j'écoute."
La discussion s'engage, c'est Waverly à l'autre bout du fil. Elle lui propose de repasser prendre un café un de ces quatres et Tuuli décline poliment l'invitation, ajoutant qu'elle a beaucoup trop de travail ces derniers temps. Mais alors qu'elle allait raccrocher, un bruit de verre brisée lui fit tourner la tête. Elle salua Wavy rapidement et jeta un coup d'oeil à sa montre. Qui pouvait bien se trouver dans les labos maintenant ? Et surtout, qui avait cassé du matériel... Tuuli déteste que l'on brise le matériel, ça la rend agressive. Elle ne supporte que l'on puisse penser à autre chose quand on transporte de la verrerie. La dernière personne qui a eu le malheur de péter quelque chose sous ses ordres, s'était retrouvé à venir au labo tous les soirs pour nettoyer toute la verrerie et tout les instruments du labo.
Elle sortit de son bureau d'un pas vif et chercha l'origine du bruit. Alors qu'elle entrait dans le labo de chimie organique, Tuuli assista à une scène complètement surréaliste. Une jeune fille, par terre, en robe noir, qui ramassait des petits morceau de verre brisés. Elle leva un sourcil, étonnée. Lentement, sans faire aucun bruits, elle vint se placer derrière la jeune fille. Le visage sévère, elle la regardait ramasser les bouts de verre.
Tandis que je venais de faire tomber un bocal en verre sur le sol et que ce dernier s’était malheureusement brisé, je m’étais baissée pour ramasser les morceaux de verres qui s’étaient éparpillés un petit partout. Quelle maladroite je faisais … En ramassant un bout parmi tant d’autre, ce dernier plus agressif venait de me couper. Enfin, c’était moi qui n’avait pas fait attention … Quelle idiote je faisais, j’espérais sincèrement que personne ne m’avait entendu et viendrait me voir pour que je puisse donner des explications. Au pire des cas, si cela arrivait, je ne donnerais que la stricte vérité. J’assumais mes fautes et je serais prête a repayer ce que je venais de casser. Après quelques minutes accroupi à nettoyer ce que je venais de faire, j’allais être sur le point de me lever lorsqu’une voix de femme derrière moi me fit sursauter.
Je me relevais en hâte avant de m’adosser au mur juste à côté de moi, mes mains sur ma poitrine. Elle m’avait complètement surprise et je ne pensais pas que quelqu’un était en train de me fixer pendant que je ramassais les dégâts que j’avais produit. Je n’avais pas le droit d’être ici ? Son regard était autoritaire et elle venait de croiser ses bras sur sa poitrine, comme pour me dire qu’elle attendait une réponse au plus vite. Et mince … Dans quelle situation je venais de me mettre … Cela ne faisait qu’un petit mois que j’étais arrivée et je ne voulais pas déjà repartir. Bon, peut-être que si je lui expliquais calmement et sérieusement ce qui m’était arrivée, elle me comprendra, mais je ne savais trop quoi penser. Nous étions dans l’armée en quelque sorte et ici, toute faute était condamnable. Elle était beaucoup plus grande que moi. Presque une tête et demie nous distinguait l’une de l’autre. Bon, les habits aussi …
- Dé … désolée, dis-je dans un bégaiement non volontaire. Je me suis perdue et je ne retrouvais pas mon chemin, l’ascenseur ne voulait plus fonctionner alors que je voulais tout simplement me rendre au troisième étage pour retourner dans ma chambre. Je suis rentrée ici en espérant trouver quelqu’un, mais en voulant repartir, j’ai malencontreusement fait tomber un bocal … Je paierais les pots cassés bien évidemment … Mais je ne faisais rien de mal, je vous l’assure … Je suis actuellement en formation pour devenir vétérinaire, alors, je ne vois pas ce que je pourrais faire d’important ici.
Bon, j’espérais sincèrement qu’elle me croirait sinon j’étais mal partie. De plus, que cela était interdit … De toute façon, je n’avais aucune raison de mentir à ce sujet et je n’avais pas une tête qui le faisait croire … Si ? Peut-être qu’être habillée tout de noir pouvait laisser confondre. Je ne sais pas trop. Alors que je serrais mes deux mains contre ma poitrine, j’avais totalement oublié que dans l’une d’entre elle se trouvait les morceaux de verre et malheureusement, je venais de me couper à plusieurs endroits sans m’en rendre compte. Cela me rendait encore plus maladroite. Le sang ne coulait pas abondamment, mais il fallait que je nettoie tout ça. Tendant ma main vers celle qui se trouvait en face de moi, je lui demandais :
- Où est-ce que je pourrais jeter les morceaux et désinfecter ma main s’il vous plaît ? Si vous voulez, vous pouvez vous renseigner sur mon cas, je m’appelle Ikiria Kunichawa, je suis arrivée ici il y a un peu plus d’un mois et je ne connais pas encore tout les endroits.
Bon, il ne faudrait pas trop tarder quand même. Je ne voulais pas de me vider de mon sang, même si cela était grandement improbable. De mon œil droit, je l’observais plus distinctement. Elle avait l’air d’une femme sévère et autoritaire au premier coup d’œil et je ne pouvais pas en dire plus de ce que je voyais. Ma frange cachait l’autre côté de mon visage. Cela me rendait assez mystérieuse et pouvait faire mauvaise allusion envers certaines personnes. M’enfin, je n’avais rien à me reprocher au final, si elle me donnait une punition, parce que j’étais rentrée pour demander de l’aide, alors que je n’avais pas le droit, je ne comprendrais absolument rien …
"Dé … désolée. Je me suis perdue et je ne retrouvais pas mon chemin, l’ascenseur ne voulait plus fonctionner alors que je voulais tout simplement me rendre au troisième étage pour retourner [...]"
Tuuli s'arrêta au fait que l'ascenseur ne fonctionnait plus correctement. Elle trouva ça bizarre et se mit à réfléchir très rapidement. Ce n'était pas possible, la conception de ces ascenseurs était quasi-irréprochable et elle avait consulté les plans de leur construction lors de sa première année sur EP-2..
"[...]pour retourner dans ma chambre. Je suis rentrée ici en espérant trouver quelqu’un, mais en voulant repartir, j’ai malencontreusement fait tomber un bocal … Je paierais les pots cassés bien évidemment … Mais je ne faisais rien de mal, je vous l’assure … Je suis actuellement en formation pour devenir vétérinaire, alors, je ne vois pas ce que je pourrais faire d’important ici."
Tuuli cessa de réfléchir et jeta un coup d'oeil rapide à la jeune fille. Elle devait très certainement être en première année, entre 11 et 14 ans, petite, asiatique. Mais ce qui la surprit le plus fut sa tenue. Elle resta interloquée pendant quelque seconde puis elle parut encore plus agacée... Parce qu'elle l'était. Elle s'était perdue entre sa salle de cours et son dortoir, soit, mais il y avait des règles à respecter, règles que Tuuli ne supportait pas que l'on transgresse.. Alors qu'elle allait parler, la jeune fille reprit la parole et lui montra sa main tâchée de sang.
"Où est-ce que je pourrais jeter les morceaux et désinfecter ma main s’il vous plaît ? Si vous voulez, vous pouvez vous renseigner sur mon cas, je m’appelle Ikiria Kunichawa, je suis arrivée ici il y a un peu plus d’un mois et je ne connais pas encore tout les endroits."
Tuuli soupira et se frotta les mains rapidement. Elle avait froid. Mais elle reporta quand même son attention sur la jeune fille :
"De deux choses l'une: quand tu te retrouves face à un supérieur hiérarchique, tu commences par te présenter et tu attends quelque secondes avant de reprendre la parole. Ensuite, tu dois porter ton uniforme du moment où tu sors de ton dortoir jusqu'au moment où tu y re-rentre, après tes cours."
Elle lança un regard sévère en direction de la jeune fille lui signifiant qu'elle avait intérêt à retenir tout ce qu'elle venait de dire.
"Bien Mademoiselle Kunichawa, c'est ça ? Suivez moi jusqu'au lavabo, je vais vous donner de l'alcool et des compresses."
Elle la guida jusqu'a un petit lavabo où se trouvait la pharmacie de secours. Elle indiqua à la jeune de se nettoyer les mains.
Alors que j’avais toujours la main ensanglantée tendu en avant en attendant une réponse de la personne qui se trouvait en face de moi, je regardais les alentours. De ce qui se trouvait dans la salle et si des personnes passaient dans le couloir, mais il n’y avait pas un chat. Sûrement avaient-ils déjà tous terminés de travailler où alors étaient-ils partis quelque part pour une réunion importante, je ne savais pas de toute manière. Je ne connaissais rien d’EP et il fallait que je m’y habitue. Des règles aussi d’ailleurs, car elle n’avait pas très l’air contente de ce que je venais de faire et elle me regardait d’un drôle d’air. Un air qui voulait tout dire : « Je suis supérieure à toi, tu dois donc m’écouter » … Ah làlà, et dire que je suis à l’armée, jamais je n’aurais cru rejoindre quelque chose d’aussi impensable, mais aujourd’hui je ne pouvais plus faire demi-tour. Rester ici et vivre une nouvelle vie où retourner à l’orphelinat revoir tous ses gamins immatures. En y repensant un peu plus, je me disais qu’au final j’étais bien ici, même s’il y avait beaucoup de règles à respecter …
Elle soupira et se frotta les mains, comme si elle avait froid, pourtant il faisait bon je trouvais. Bon, je portais une robe noire qui gardait la chaleur aussi … Ensuite, elle m’expliqua quelques consignes de vie quand nous étions à l’armée. Lorsque je me retrouve face à une supérieur hiérarchique, je dois d’abord me présenter ? N’Ai-je pas ce que j’ai fais ? Ah moins qu’expliquer mon cas ne soit moins important, m’enfin, j’écoutais quand même ses conseils et les appliquerait une autre fois. Ensuite, je dois attendre quelques secondes pour reprendre la parole. Pourquoi cela en fait ? Je ne comprenais pas très bien pourquoi, mais bon, si c’était le cas, autant le faire pour la prochaine fois. Et pour la dernière chose … Je savais très bien, j’ai même reçu une punition complètement idiote aujourd’hui pour ne pas avoir porté mon uniforme, mais je m’en fiche, je ne vais pas changer mon style du jour au lendemain, il me faut m’habituer à ma nouvelle vie.
Elle me regarda sévèrement avant de reprendre la parole. Oui … C’est ça, vous ne vous souvenez déjà plus de ce que je viens de vous dire ? Et beh … Quelle mémoire de poisson rouge. Bon, bien sûr tout cela je ne le disais pas à haute voix sinon je serais déjà en train de cirer le sol. Je la suivis jusqu’au lavabo où se trouvait une pharmacie de secours et où je pouvais me désinfecter. Me nettoyant les mains avec l’alcool qu’elle me donnait, je la remerciais. J’entourais ma main des bandages qu’elle m’avait fourni en faisant le tour de mon pouce comme une experte. Je suivais une formation médicale, alors, je pouvais très bien m’en sortir toute seule. Après tout cela accompli, je lui rendis ce qu’elle m’avait donné avant de prendre la parole :
- Merci pour les bandages et l’alcool. Dites-moi, vous n’allez pas me donner une punition pour mon habit ? J’en ai déjà reçu une aujourd’hui complètement absurde que je dois effectuer, mais je n’aimerais pas en récolter une deuxième et pour le bocal que j’ai cassé, vous me direz combien je vous dois … Mais bon, si je dois obtenir une autre punition, j’assume complètement mes actes vu que je ne connais pas encore très bien EP.
Bon, j’espérais un petit peu de clémence de sa part, mais c’était une militaire alors, je n’y croyais pas vraiment au final. Peut-être ferait-elle une exception pour moi, qui sait ?
Tuuli laissa faire la jeune fille tranquillement. Elle attendait juste qu'elle ait fini pour pouvoir lui dire de s'en aller. Tuuli était fatiguée et de mauvaise humeur, enfin, plus que d'habitude en tout cas, et elle tapait du doigt sur une des paillasse, exprimant son agacement avec le tact qui la caractérisait si bien... Un instant plus tard, Ikiria lui rendit les pansement et l'alcool, qu'elle rangea aussitôt dans la pharmacie avant de la refermer. Elle avait presque un peu de sympathie pour cette jeune fille, elle se rappelait sa propre arrivée ici et les déboires des débuts...
"Merci pour les bandages et l’alcool. Dites-moi, vous n’allez pas me donner une punition pour mon habit ? J’en ai déjà reçu une aujourd’hui complètement absurde que je dois effectuer, mais je n’aimerais pas en récolter une deuxième et pour le bocal que j’ai cassé, vous me direz combien je vous dois … Mais bon, si je dois obtenir une autre punition, j’assume complètement mes actes vu que je ne connais pas encore très bien EP"
Tuuli oublia rapidement le peu de sympathie qu'elle avait éprouvé pour laisser place à son attitude la plus détestable. Elle lança un regard furieux à la jeune fille puis grinça des dents. Elle se devait d'être indulgente pour une fois mais elle ne savait pas trop si elle allait y arriver. Alors elle s'assit sur une chaise et croisa les main sur la table.
"Mademoiselle Kunichawa, je vais vous dire quelque chose, je ne le dirais qu'une fois. Cela me permettra de ne pas vous flanquer une corvée pour votre irrespect."
Elle marqua une pause et lança un regard appuyé à la jeune fille en face d'elle.
"Je conçois tout à fait que vous soyez nouvelle, que vous n'ayez pas encore pris vos marques et que le fonctionnement d'EP vous échappe encore un peu...."
Elle parlait lentement, contenant son côté autoritaire et désagréable le plus possible.
"Il va falloir que vous gardiez en tête que ici, c'est une armée. Vous ne pouvez pas me demandez si je vais vous donnez ou non, une punition pour le port de vêtement inappropriés. Si chaque supérieur que vous croisez décide de vous donnez une punition, vous devez l'accepter sans broncher. Même si à la fin de la journée, vous vous retrouvez avec 15 punitions différentes."
Elle se releva et fit quelque pas dans la salle avant de se replacer à côté d'Ikiria, les bras croisés.
"Non, je ne vous donnerez pas d'autre punitions mais je vous préviens : veillez à porter votre uniforme tous les jours si vous ne voulez pas vous retrouvez puni à l'année. Ensuite, il n'y a pas d'argent en circulation sur EP. Me remboursez est absurde."
Tuuli s'était calmée tout en parlant. Elle estimait qu'on devait apprendre de ses erreurs et elle éspérait qu'à l'avenir la jeune fille ferait plus attention. Elle finit par lui parler de façon plus tranquille :
"Ecoutez Mademoiselle, je comprends que l'on puisse faire des erreurs au début. J'en ai fait aussi et certainement plus que vous mais si vous ne vous y retrouvez pas, essayez de trouver quelqu'un pour vous épauler au début."
Alors que je venais de soigner mes faibles blessures et qu’un bandage orné désormais ma main, je me retournais envers la personne qui m’avait aidé en attendant une réponse de cette dernière. Elle avait perplexe. Réfléchissait-elle entre le choix de me donner une punition où non ? Bon, si j’en obtenais une supplémentaire, je l’exécuterais sans poser de question, car je n’avais strictement rien à dire, mais si elle ne m’en donnait pas, je lui serais reconnaissante. Je viens juste d’arriver, je ne connais strictement rien, je ne pouvais pas savoir … La regardant tranquillement sans paraître hautaine et malpolie, cette dernière partit s’installait sur une chaise en croisant les mains en me lançant un regard qui voulait tout dire. Avais-je mal parlé ? Qu’est-ce que j’avais pu bien dire de mal une nouvelle fois ? Qu’allait-elle me reprocher ? Bon, je commençais à en avoir un petit marre de tous ces regards sur moi. Je suis humaine, je ne viens pas d’un autre monde …
Irrespect ? Irrespect ? Où avais-je étais irrespectueuse dans mes paroles ? Alors que j’allais être sur le point de lui demander, elle répondit à ma question. Je ne peux pas lui demander de me donner une punition où non ? Ai-je fais ça ? Je lui ai bien dit que même si elle m’en donnait une, je rechignerais pas et l’effectuerait sans broncher … Cela était possible de recevoir quarante milles punitions le même jour ? Tout simplement pour un port de tenue incorrecte. C’était complètement absurde au final. Une seule suffisait à me faire comprendre de ne pas recommencer, où peut-être pas … Si l’envie me prenait de revenir habillée comme cela, je n’hésiterais pas une seconde. Même si j’étais à l’armée, lorsque j’étais en jour de repos, je pouvais bien sortir comme cela non ? Où alors avais-je mal comprise … Oh et puis zut ! Je ne comprenais plus rien de ce qui se passait ici. J’étais complètement perdue depuis mon arrivée et je n’avais toujours pas trouver ma route.
Heureusement, elle ne me donna pas d’autres punitions, mais elle m’obligea à porter mon uniforme et de ne plus enfreindre les règles. Pas d’argent ici ? Alors comment faisait-on pour payer ? Personne ne m’avait renseigné sur cela. Et bien, tout devenait de plus en plus compliqué. Elle s’était levée pour se remettre devant moi en croisant ses bras à nouveau et en parlant calmement. Ce qu’elle me dit ensuite fit un vide au fond de moi. Mon regard se perdit dans le vide et je ne réagissais plus pendant quelques secondes. Quelqu’un pour m’épauler ? Quelqu’un pour m’épauler avait-elle dit ? Je suis restée toute seule, sans aucune aide depuis que mes parents sont décédés, c’est-à-dire, huit ans. Je n’ai jamais eu d’aide, je ne vois pas pourquoi cela commencerait aujourd’hui. Je me suis toujours débrouillée toute seule et je ne voulais pas que l’on m’épaule. Je préférais rester toute seule et apprendre par mes erreurs, même si je dois souffrir pour ça. Reprenant mes esprits je répondis :
- M’épauler ? Vous savez Madame, sans être impolie, je suis restée huit ans de ma vie sans obtenir aucune aide de personne, parce que j’étais tout simplement rejetée à cause d’une chose complètement stupide et cela montrait l’immaturité des enfants de mon orphelinat. On m’a laissé dans mon coin, sans jamais me demander de venir jouer avec eux, par exemple. Ce n’est pas aujourd’hui que je commencerais à avoir une personne pour m’épauler. Même si je dois suer sang et eau pour apprendre les erreurs de mes actes je le ferais, mais en aucun cas, je m’abaisserais à ce point en demandant l’aide de quelqu’un. Je vous remercie de votre proposition quand même. Et en parlant de payer, je parlais aussi de faire le ménage par exemple … Moi ce que je voulais en venant ici, c’était commencer une nouvelle vie, ne plus être dans cet orphelinat et pouvoir suivre ma formation de vétérinaire, en apprenant mes fautes par moi-même. Même si je dois rester seule le restant de mes jours, cela ne me dérangera pas, de toute manière, je ne mérite pas mieux. Sinon, vous vouliez me dire autre chose ?
Oui, j’avais paru froide en disant cela, mais ce n’était que de la pure vérité et ma franchise qui ressortait. Je ne m’abaisserais jamais quelqu’un et resterait haute et distincte même si cela me valait d’autres punitions. J’étais prête à souffrir pour connaître la moindre faute qu’il était possible de réaliser. Sur ceux, j’attendais qu’elle me réponde, pour savoir aussi si je pouvais partir … J’avais quelques devoirs à faire et je ne voulais pas perdre de temps, mais si elle voulait me retenir plus longtemps, je ne refuserais pas bien évidemment.
Tuuli resta silencieuse, respectant la parole de la jeune fille. Elle écouta attentivement chaque mot, chaque phrase et soupira. Elle aimait la franchise, elle même était particulièrement franche et tranchante. Mais elle aimait aussi que les gens sachent rester à leur place. Et cette jeune fille ne semblait pas encore comprendre où se trouvait sa place.
"Votre vie passée ne m'intéresse absolument pas. Ne parlez pas comme si il n'y avait que vous dans cette pièce, Mademoiselle Kunichawa, qui possédait un passé troublé."
Elle croisa les bras à nouveau et se dirigea vers la sortie.
"Ce n'est pas avec de belles et grandes paroles que vous m'attendrirez. Vous vous êtes auto enfermé dans votre propre malheur et la seule chose que j'entends quand vous parlez c'est "je m'apitoie sur mon pauvre petit sort". Alors maintenant sortez et rentrez dans votre dortoir."
Elle lui indiqua la porte ouverte, froide. ...Même si je dois rester seule le restant de mes jours, cela ne me dérangera pas, de toute manière, je ne mérite pas mieux... C'est cette phrase qui avait fini par mettre Tuuli hors d'elle. Elle détestait les gens qui pensait ne rien mériter. Et plus que tout, elle détestait les long discours larmoyants. Elle ne souhaitait plus qu'une chose : que cette jeune fille se taise. Pour que Tuuli puisse se calmer et ne pas lui coller un blâme. La gradé avait juste envie de rentrer chez elle maintenant.
Elle m’avait écouté tout le long de mon discours sans dire un seul mot, mais en soupirant. Qu’est-ce que cela pouvait-il bien dire ? En avait-elle marre de moi, depuis que je lui parlé ? Et bien, si c’était le cas, elle ne me connaissait pas, car je pouvais parler bien plus longtemps jusqu’à ce qu’elle puisse lui arracher les cheveux. M’enfin, je ne disais rien de plus et attendait une réaction ou quelques mots de sa part. A quoi pouvait-elle bien penser à ce moment là ? N’ayant toujours pas de réponse, j’allais être sur le point de parler à mon tour pour lui demander si je pouvais partir, qu’elle prit la parole. Froide et autoritaire, comme elle l’était depuis le début, je ne déviais pas mon regard du sien et écoutait ce qu’elle me disait. En l’entendant parler, je me dis qu’elle était comme tous les autres personnes que j’ai rencontré à ce jour … J’aurais peut-être mieux fait, en fin de compte, de rester dans cet orphelinat, à m’apitoyer sur mon sort comme je sais si bien le faire …
Je vois … Je suis d’accord avec elle, cela ne m’étonne pas qu’elle se fiche de ce que je peux lui dire de ma vie. Elle ne fait qu’appliquer les ordres, enfin, sa supériorité envers moi. A ce que je voyais depuis mon arrivée, tout le monde se foutait de moi, comme-ci j’étais rejetée par tout le monde tout compte fait, même sans connaître personne. Tout cela était arrivée parce que j’avais malencontreusement pénétrée dans cette salle pour demander de l’aide … Si j’aurais su je serais restée dans l’ascenseur jusqu’à que ce dernier fonctionne. Pff … Et dire que je croyais que cette nouvelle vie allait changer quelque chose, mais au final, rien du tout … Ecoutant toujours ses paroles de supérieur, je ne disais rien. L’attendrir ? Pour quelle raison aurais-je envie de faire une telle chose … Nous étions à l’armée, je n’étais plus dans mon orphelinat où les personnes se laissaient facilement avoir par les pleurnicheries des enfants.
« Je m’apitoie sur mon pauvre sort » … En effet. C’est-ce que je fais. Sur ces dernières paroles, elle m’indiqua la porte qui était ouverte. Sans rien dire, je pris la sortie, mais je n’en pensais pas moins. Si je n’arrivais pas à garder mon sang-froid, je lui aurais dit l’intérieur de ma pensée. « Vous êtes comme tous les autres de toute manière, vous vous fichez de moi en fait, moi qui croyait qu’en venant ici je pourrais commencer une nouvelle vie, je vois que tout est impossible pour moi dans ce monde. » Si j’aurais fait cela, au lieu de calmer la situation, je l’aurais juste aggravé, alors … Autant se retenir, ne rien dire, et partir.
Je me rendis à l’ascenseur avant d’appuyer comme une cinglée sur le bouton du troisième étage. Foutu bouton qui n’avait pas voulu fonctionner avant. Lors de la montée je repensais à la rencontre que je venais de faire. Les personnes d’ici étaient-elles toutes comme ça ? J’espérais sincèrement que non, sinon je ne saurais comment m’y intégrer, à moins de ne penser à rien du tout, à suivre mes études et à vivre ma vie comme je l’avais déjà prévu. Ah làlà, c’était compliquée cette vie. Une fois dans ma chambre, je me jetais sur mon lit en m’endormant paisiblement. Il ne fallait pas que je repense à cette femme. Il fallait que je l’oublie pour arrêter de me morfondre sur mon passé.
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